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A. La redistribution des stocks1. Le comité de gestion En vertu de
l’article 4 du protocole d’accord relatif à la création de la Banque de Céréales,
la commune s’est engagée à mettre en place un comité de gestion composé
comme suit : En premier lieu, ce comité est chargé d’évaluer les besoins alimentaires et la situation financière des familles qui sollicitent une aide auprès de la Banque de Céréales, afin que ce soit effectivement les plus démunis qui bénéficient de produits bon marché. Il a ensuite pour mission de veiller à ce qu’aucune opération de spéculation ne soit effectuée par les demandeurs d’aide. En effet, le prix des céréales s’envole en période de pénurie, et certains pourraient être tenté d’obtenir des marchandises à bas prix, pour les revendre ensuite, sur les marchés, avec une marge confortable. Enfin, comme le stipule l’article 5 du protocole, le Sous-préfet de la commune est chargé du contrôle et du suivi de la Banque de Céréales. Il est chargé de superviser la gestion des réserves et doit adresser un rapport de suivi trimestriel au Préfet. 2. Les bénéficiairesChaque famille vivant dans la commune a le droit d’effectuer une et une seule demande d’aide alimentaire auprès de la Banque de Céréales. Pour éviter toutes fraudes, les demandeurs sont tenus d’apporter leur Livret de famille qui justifiera de leur situation et sur lequel sera noté la date et la quantité de céréales vendus. Rappelons que la famille au sens où elle est définie dans le Livret comprend : -
Le chef de famille Les autorités de la commune de Niéna ont ensuite décidé que les commerçants et les fonctionnaires auraient le droit de s’approvisionner auprès de la Banque de Céréales tout au long de l’année. Ceux-ci n’ayant pas le temps de cultiver leurs terres, l’intégralité des céréales qu’ils consomment doivent être acheté sur les marchés. Si les prix augmentent, leur alimentation est menacée. Le comité directeur de la banque de Céréales de Niena à donc décidé de les autoriser à s’y approvisionner quand ils le souhaitent. Nous souhaitons attirer votre attention sur les dangers d’une telle pratique : si les commerçants et les fonctionnaires peuvent s’approvisionner à la Banque de Céréales en dessous des prix du marché, le renouvellement des réserves deviendra problématique. Autrement dit, si en dehors des périodes de pénurie, la mairie accepte de vendre ses stocks à un prix inférieur à celui auquel il peut se réapprovisionner, le niveau des réserves diminuera progressivement et les quantités de céréales emmagasinées ne suffiront plus à subvenir aux besoins de la population en période de famine. 3. Gestion des réservesInitialement, le comité de gestion avait décidé que chaque famille bénéficierait au maximum d’une aide alimentaire en céréales de 300 kg. Puisque le hangar contient 30 tonnes de céréales en sacs de 100 kilos, on pouvait en déduire qu’entre 100 et 300 familles seraient approvisionnées, soit 5,5% ou 16,5% de la population. Cependant, au cours de notre séjour nous avons pu constater que les réserves furent entièrement distribuées en l’espace d’une semaine, chaque famille reçu 300 kg. On peut se demander s’il n’aurait pas été plus judicieux de répartir entre un plus grand nombre de famille les réserves disponibles. En effet, si chaque année, quelques familles seulement profitent de l’aide alimentaire, on peut craindre que des tensions naissent au sein de la communauté villageoise. Une gestion plus égalitaire de la répartition des stocks assurerait la pérennité du système. On peut aussi déplorer que seuls les habitants du village de Niéna bénéficient de cette aide alimentaire au détriment des habitants des 43 autres villages de la commune de Niéna.
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