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II. GESTION DU MARCHE A. De quelles manières sont obtenues les places du marché ? Lorsque la mairie rénova le marché, les places étaient vendues à 7500 CFA pour 4 m². Les personnes intéressées pouvaient alors acheter 2, 4 voir 6 m²; elles choisissaient l’emplacement en fonction de leur choix et des disponibilités sur le marché. D’après la mairie toutes les places ont été cédées. Aujourd’hui pour obtenir une place il faut nécessairement la racheter à un commerçant. Les magasins de 9 m² étaient, eux, vendus 20.000 CFA et restent encore pour beaucoup inachevés et inoccupés. B. Recouvrement de la taxe hebdomadaire et animosité politique Chaque commerçant doit payer tous les dimanches aux agents mandatés une taxe communale proportionnelle à la quantité et à la qualité de la marchandise. Elle s’élève ainsi à 25, 50 ou 100 CFA et permet entre autre l’entretien du marché. Pour les détenteurs de magasin elle est de 100 CFA. Les commerçants reçoivent normalement un ticket en échange du paiement. Le soucis est que, dans la pratique, les commerçants ne paient pas -ou sinon très peu- la taxe communale. Les conseillers à la mairie et commerçants au marché sont apparemment les seuls qui la paient. Les agents continuent à tourner dans les allées du marché mais ne parviennent pas à faire coopérer les commerçants et rentrent bredouille. Cela a pu être observé à travers les comptes de la mairie : au cours des exercices 2004 et 2005 aucune recette ne fut perçue par la mairie au titre des droits de place et de foire (compte 72121).
D’après les entretiens avec Seriba Diallo (ancien maire et actuel président de Tériya), Sulimane Daniogo (agent d’entretien de la mairie) et Abdoulay Diallo (conseiller à la mairie), les gens nient la légitimité de la taxe. Ils ont déjà du payer leur place (7500 CFA en moyenne) et la construction de leur hangar (3000 CFA environ selon les sommes gagnées par l‘Association des artisans menuisiers de Niéna) alors qu’ils auraient pu le faire eux-mêmes, la mairie les força à passer par l’association. En considérant les 500 places investis légalement, les 50 FCFA demandé en moyenne chaque dimanche, les périodes d’hivernages et donc la diminution de la fréquentation du marché par les commerçants et les clients, les pertes occasionnées par la désinformation au marché de Niéna s’élèvent de 1.300.000 FCFA . L’intérêt de nos entretiens par la suite était de les alerter afin qu’ils reprennent les choses en mains, car beaucoup de choses pouvait être améliorer sur le marché avec cet argent (cf. III). Le maire avait pris les devants, une campagne de sensibilisation aux taxes avait été lancée à la radio et allait être répétée. C. Le service d’hygiène Le nettoyage du marché a lieu généralement le samedi et le lundi. Oussouf Kone, Sulimane Daniogo et Lacina Sidibé y passent le balai ; ils furent engagés après que la mairie ait exprimé ses besoins au Conseil communal. Le service d’hygiène fut créé à la suite de son accord. Il y eut un appel d’offre et des personnes vinrent se présenter. Ils furent choisis en fonction de leurs compétences selon la mairie. D. Comparaison avec la gestion d’un marché français Cette sous-partie résulte d’une certaine curiosité à observer les différences de gestion et de conception de deux marchés: l’un Niénakais et l’autre Marlychois. Le marché de Marly le Roi est un grand marché couvert, où l’on retrouve de nombreux et traditionnels commerçants comme les fromagers, les maraîchers, les poissonniers, les bouchers… Il s’étend en dehors et autour du bâtiment. A l’extérieur, on observe des stands de vêtement, de chaussures, de bijoux fantaisies… Le marché de Marly le Roi est loué à un concessionnaire durant une période fixée par un bail, d’environs quatre ou cinq ans. Le concessionnaire récupère une somme d’argent proportionnelle à la taille du stand toutes les deux semaines auprès de tous les commerçants. Il est difficile d’obtenir un emplacement sous le marché couvert, il faut attendre un départ car aucune place n’est libre. Il est d’autre part préférable d’entretenir quelques relations au sein du marché afin de mettre toutes les chances de son côté... L’espace entre les rangées d’étalage et le stand y sont bien plus grands; pour une superficie approximativement équivalente le marché de Marly concentre beaucoup moins de commerçants, le passage dans les allées y est du coup souvent facile. Les stands sont par contre beaucoup plus grandS au marché de Marly. Il est un haut lieu de sociabilité de la même manière que le marché de Niéna entre commerçants et, clients et commerçants. Le matin, vers sept et huit heures, c’est par exemple le temps des pauses café où les commerçants se retrouvent pour discuter affaires, actualité, santé, pluie et beau temps… A Niéna, les commerçants s’interpellent tout au long de la journée du fait de la proximité entre commerçants et vendeurs ambulants. A Marly le Roi, les commerçants retournent ensuite à leur étalage et y reste jusqu’à la fin de la journée (mais quelques courtes pauses au cours de la journée leur permettent de ré entamer des discutions). Les commerçants extérieurs doivent avoir quitter les lieux pour 13h30 et ceux de l’intérieur vers 14h30-15h. Le nettoyage du marché est assuré après chaque marché, et de façon complètement hasardeuse, par deux maliens! (dont nous n‘avons pu recueillir les noms). L’entreprise Sépur se charge du ramassage des poubelles. Le service d’hygiène est recruté et rémunéré par le concessionnaire. De cette manière la mairie de Marly le Roi se déleste de la gestion du marché et la confie à cette personne qui lui doit un « loyer » et lui assure un bon entretien du marché. Le concessionnaire a, pour sa part, la possibilité de faire du profit sur la location des emplacements. |
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