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Dougoukolobougou
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Comme je souhaitais (Nous en avions parlé lors de ma rencontre avec Tériya et PPUN) voir fonctionner une autre maternité sur la commune de Niéna, Sanogo m'a proposé d'aller rencontrer le personnel du CESCOM de DOUGOUKOLOBOUGOU.

Je m'y suis rendu deux fois: le 28/11 et le 13/12.La première fois pour une prise de contact avec le personnel et le village, la seconde fois pour participer à la matinée de consultations prénatales.

C'est un gros village situé au bord de la route Nle 7 à 16Km de Niéna en direction de Bamako. Un CESCOM y est ouvert depuis février 99. L'aire de santé de Dougoukolobougou regroupe 4000 habitants dans un rayon de 7km .

Le personnel du CESCOM comprend un infirmier d'état payé par l'état (Idrissa Traore en poste depuis l'ouverture du centre) le gérant de dépôt de médicaments (Mamoudou Diarra) et deux matrones( Rockia Kone nommée lors de l'ouverture du centre et Mariam Sangare, qui a exercé à domicile puis à la maternité rurale avant de travailler au CESCOM)) ces trois derniers sont payés par le CESCOM.

Le CESCOM comporte deux bâtiments: le dispensaire/dépôt de médicaments et la maternité, construits selon le plan standard en vigueur et doté en mobilier et matériel de base grâce à la coopération suisse.

Les villageois peuvent adhérer à l'ASACO moyennant 1000CFA/an. Cette adhésion leur permet de bénéficier de consultations à 300 CFA (au lieu de 600) pour 10 personnes de la famille. Cette adhésion est également possible pour les gens habitant hors de l'aire de santé et désireux de se soigner au Cescom.

L'activité de la maternité:
Avant l'ouverture du CESCOM en février 1999, il y avait à Dougoukolobougou une maternité rurale dépendant de Niéna, où travaillait la matrone Mariam Sangare.

en 1999 : 129 acchts
en 2000 : 148 acchts
en 2001 : 163 acchts.
en 2002 : 154 acchts au 13/12.

Les deux matrones sont de garde sur place pendant trois jours chacune. Le vendredi elles effectuent les CPN à deux.

En 2002 , au 13/12, 213 CPN ont été effectuées (130 femmes).
Les matrones constatent que pendant les mois de novembre et décembre (période des récoltes) le nombre des consultations est plus faible.

Il est prévu dans l'activité de la maternité de faire des consultations postnatales, mais les matrones constatent que comme à Niéna, les femmes ne viennent pas.

Le planning familial:
se fait au niveau du dispensaire, c'est du ressort de l'infirmier. Certaines femmes ont recours aux injections de Dépo provera,(600 CFA/3mois.) Il y a également au dépôt de médicaments des contraceptifs oraux. Il existe dans le secteurs des animatrices de village ou de quartiers qui approvisionnent les femmes en contraceptifs oraux.

Les consultations prénatales:
Elles ont lieu une fois par semaine, le vendredi.
Le rythme prévu est de 4 CPN pendant la grossesse :
1 au 1er trimestre,
1 au 2eme trimestre
2 au 3ème trimestre.
A noter que les matrones lorsqu'elles donnent un rendez-vous à une femme classent sa fiche de suivi par date de R.V ce qui leur permet de vérifier chaque semaine si les femmes prévues sont venues ou pas.
Les matrones font l'interrogatoire: antécédents obstétricaux, situation de famille, l'existence de contractions, la présences de leucorrhées,
L'examen consiste à prendre la tension la taille et le poids des femmes, mesure de la hauteur utérine, et palper à la recherche de la position foetale, écoute des bruits du coeur foetal.
Matériel disponible: table d'examen, pèse personne, toise murale, sthétoscope de Pinard, mètre ruban.

Les matrones ne pratiquent pas le TV en dehors de l'accouchement sauf si la femme se plaint de contractions.

Elles ne prescrivent que la prévention: fer et chloroquine.

Si il y a besoin de traitement curatif (maladie, plaintes pour leucorrhées, pathologies diverses) elles adressent la femme à l'infirmier.
Les principales pathologies rencontrées: Le paludisme, les infections urinaires, les vaginites, les menaces de fausse couche.

Le tensiomètre fourni lors de l'ouverture du CESCOM n'était pas d'excellente qualité et est inutilisable (sous l'effet de la chaleur les caoutchoucs ont complètement fondu et mes tentatives de réparation n'ont pas été couronnées de succès) le jour de consultation les matrones sont obligées d'aller emprunter le tensiomètre de l'infirmier.

Les accouchements:
Les matrones effectuent les accouchements normaux, si il y a besoin d'une suture ou d'une délivrance artificielle elles appellent l'infirmier.
Un certain nombre de femmes sont transférées à Sikasso (45 mn de route): les positions transverses, les femmes de moins de 1m50, les placentas praevia, en théorie elles devraient également transférer les primipares avec présentation du siège mais en fait elles ne le font pas toujours. Le problème des transferts est le même qu'ailleurs : il faut trouver la personne responsable de la famille et avoir son accord.
Lors des accouchements les matrones disent avoir parfois du mal à remplir le partogramme (modèle administratif) dont les cases ne leur semblent pas toujours correspondre aux situations réelles.

` Après l'accouchement les femmes restent trois nuits à la maternité, elles sont surveillées 1h et 2h après l'accouchement et chaque matin. Le pansement ombilical du nouveau né est refait avant le départ. Cette surveillance de trois jours permet de surveiller notamment les démarrages d'allaitement .

Au niveau matériel la table d'accouchement est du même modèle que celle de Niéna. Le matériel utilisé est très succin : ciseaux, poire à aspiration, fil à cordon, doigtiers, coton. Un apport de consommables serait apprécié. (Compresses,gants).

Conclusion

Ces deux demi-journées passées à Dougoukolobougou ne m'ont pas permis de vraiment suivre le travail des matrones, ni de pratiquer avec elles des accouchements, puisqu'il n'y en a pas eu en ma présence. Elles ont juste permis une prise de contact.
Les matrones sont demandeuses d'aide matérielle, et de formation, surtout pratique. Lors d'une mission ultérieure, si c'est possible il faudrait (avec l'accord des ASACO) peut-être prévoir un séjour de quelques jours ainsi que l'apport d'un tensiomètre.

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Dernière modification : 14 janvier 2014