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Les rizicultrices
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L’ASSOCIATION DES RIZICULTRICES DE NIENA

Avec le mil et le maïs, le riz est l’une des céréales les plus cultivées dans la région, en effet, le riz est la base de l’alimentation malienne, avec le tô et la bouillie de mil. Les difficultés rencontrées par les rizicultrices ont amené Jean-Paul Dembélé à mettre en place une coopérative, pour but d’améliorer la productivité et la rentabilité des exploitations. Cette coopérative a été répertoriée sous le numéro 1237 sur le répertoire des sociétés coopératives du Cercle de Sikasso, avec le récépissé n°0002012/SDSES.SIK. 347 femmes des différents quartiers de Niéna et du village de Tiola participent aujourd’hui à cet effort commun afin d’optimiser leurs 150 hectares d’exploitation.

Cependant des problèmes persistent telles que les difficultés à irriguer les rizières, le manque d’éducation des femmes en matière de gestion et encore l’inexistence de lieu de stockage ainsi que les frais de la location d’un local aux anciens combattants.

Nous avons eu l’occasion de rencontrer Monsieur Jean-Paul Dembélé grâce à qui nous avons pu mieux comprendre le fonctionnement de cette coopérative et réfléchir ensemble à leurs problèmes et aux solutions que nous pourrions leur apporter.

Les cultures à Niéna :  

Les rizicultrices de la coopérative se partagent 150 hectares . Elles disposent de 130 hectares en plaine aménagée à l’est du village et de 20 hectares à l’ouest du village en plaine non aménagée.

La plaine aménagée à l’est du village reçoit des variétés flottantes, ou riz de bas fond, qui sont le plus souvent des variétés régionales, en ses parties basses (riz bouakés, Malo Ba Diam, Gambiaka, Lanoyo, Malo Dié, Télimani venu de la région de Tombouctou et qui est une variété rapide et précoce…) et du riz dit pluvial en ses parties hautes (Nerica, Canogo…).

Sur le site situé à l’ouest du village de Niéna ne sont cultivés que des variétés flottantes.

Ces deux plaines n’ont pas de ressources d’eau permanentes, elles sont irriguées par les eaux de ruissellement. La découverte du riz pluvial Nerica a permis de produire du riz en culture sèche, dans les champs profitant comme les autres cultures des eaux des pluies.

La recherche et l’étude de nouvelles variétés de riz sont permanentes. Ainsi Jean-
Paul Dembélé nous a montré au niveau de la plaine est de Niéna les parcelles tests, où il existe deux systèmes de semis : semis à la volée, ou semis en ligne. Différentes variétés de riz sont disposées en lignes et leur vitesse développement est visible à l’œil nu.

Une parcelle de 5 hectares a aussi été mise en place pour les semences de Nérica. Ces semences sont mises à la disposition des femmes de la coopérative. Si les besoins en semences sont satisfaits, les restes éventuels sont vendus pour la consommation.

         

Le fonctionnement de la coopérative :  

La coopérative s’est donnée comme mission de faciliter et d’assurer l’approvisionnement de ses membres en intrants (engrais, semences, herbicides) et en partants (commercialisation du riz). Pour cela, la coopérative traite avec les structures financières BNDA-KAFO, en prenant des prêts à courts termes (10 à 12 mois d’échéance). Actuellement, la coopérative en est à son 3ème prêt. Les prêts sont toujours intégralement remboursés.

La coopérative a eu recours à un premier prêt en 2005/2006 : 450 000 FCFA. Un deuxième prêt a été réalisé en 2006/2007 : 4 000 000 FCFA auprès de KAFO. Ce troisième prêt a été effectué auprès de KAFO (2 725 000 FCFA) et de la BNDA (775 000 FCFA).

Pour la commercialisation, le système de CSV (Crédit Stockage Vivrier) a été adopté. Ce système consiste à acheter le riz au moment des récoltes au prix du marché. Il est ensuite stocké durant 3 à 4 mois puis revendu au prix du moment. La différence des deux prix est remise aux productrices après en avoir retiré toutes les charges (intérêts sur le prêt, frais que la coopérative a engagé pour le déroulement de la commercialisation).  

Les problèmes rencontrés :  

Les rizicultrices sont confrontées à différents problèmes :

– Tout d’abord à un problème d’irrigation des parcelles. En effet, un canal a été construit mais il est trop bas par rapport au niveau des parcelles. Au lieu d’irriguer les plantations, il ne fait que drainer l’eau. Pour y remédier, des canaux secondaires ont été rapidement aménagés, mais leur construction primaire a causé des dommages aux parois et des problèmes d’étanchéité.
Pour répondre aux besoins d’eau, il faudrait creuser de nombreux puits à large diamètre afin de remonter l’eau et élaborer un système de vases communicants.
Ces aménagements éviteraient d’abandonner à nouveau certaines variétés de riz. 
– Les plantations doivent être régulièrement entretenues : il faut désherber et apporter des engrais achetés à Sikasso. Le manque de moyens perturbe cet entretien, ce qui joue sur la production. 
– A cause du fonctionnement actuel de la coopérative, il existe un manque d’argent disponible pour la coopérative après déduction des charges et des parts reversées aux femmes. 
– Les travaux d’aménagement des canaux et des pompes pour irriguer les parcelles pourraient être financées en capitalisant et en investissant. Cependant, les rizicultrices ne connaissent pas bien l’intérêt de ce système : il faudrait donc les sensibiliser. 
– La coopérative manque également de matériel de pesée (bascule, balance).

Les projets envisagés :  

Pour éviter le manque d’argent, ils envisagent de payer les femmes après la vente et de reverser les bénéfices à la coopérative  afin qu’elle puisse les réinvestir dans les travaux à venir. Ceci pour permettre à la coopérative de tirer profits. Il est aussi question de mettre en place un système de travaux collectifs (champs collectifs, prestation des services…) pour renflouer les caisses de la coopérative. Elle cherche aussi à redynamiser le paiement des cotisations. 
Actuellement, cinq comptes ont été ouverts pour les femmes mais l’objectif à terme sera d’ouvrir un compte par femme. 
La coopérative recherche également des partenaires pour la réaménagement de la plaine est du village.
Actuellement, la coopérative n’est propriétaire d’aucun lieu de stockage et de vente : les productions sont stockées dans un local loué aux anciens combattants (5000 FCFA par mois). Pour s’affranchir de cette location, les membres de la coopérative envisagent de faire construire et équiper un magasin qui ferait aussi office de siège. Pour faire face à ce problème, la commune a souhaité s’investir en leur faisant don d’un terrain de 625 m² .

         

Les cultures de riz Nerika en brousse

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Dernière modification : 14 janvier 2014