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Femmes et agriculture
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I) Les jardins des femmes
I
l existe huit jardins cultivés par les femmes à Niéna, répartis dans les différents quartiers, et un à Karangasso. Chaque jardin est exploité par une douzaine à une trentaine de femmes, dont une responsable :

bulletSiton Togola à Babala
bulletChata Diallo à Bringan
bulletMayène Diallo à Kobogoula
bulletMagniné Kone à Medina Courra
bulletDjama Diallo à Meguela
bulletKolodja Diallo à Mena
bulletFanta Diallo à Menaflabougou
bulletAminata Diallo à Tabakoro
bulletM’Pené Traore à Karangasso

Selon Mme Bakora Diara, qui travaille dans un des jardins, la première récolte de l’année a été très bonne alors que la deuxième s’est révélée plutôt décevante à cause du manque d’eau.

Cette année, de nombreuses espèces ont été cultivées par les femmes : aubergines, piments, gombos, carottes, choux, salades, concombres,… Cependant, toutes les cultures ne produisent pas aussi bien. Ainsi, les salades, les gombos et les épinards ont beaucoup donné, contrairement aux carottes et aux pommes de terre, qui ont très mal marché car le sol n’était pas assez arrosé.

 

Les femmes qui cultivent les jardins vendent les trois quart de leur production. Cet argent leur sert à racheter des semences et à lutter contre la malnutrition des enfants du village. En effet, elles travaillent en collaboration avec Aide à l’Enfance Canada pour préparer et distribuer des repas équilibrés aux jeunes Niénakas. L’an dernier, elles ont également pu acheter 5000 FCFA de graines pour compléter le don de Teriya.

 

Les grillages installés autour des jardins ont été efficaces contre les animaux, même si seulement la moitié de chaque parcelle est grillagée, l’autre étant fermée par du seco. Il serait judicieux d’envisager de grillager la totalité des parcelles, afin qu’aucun animal ne puisse endommager les cultures.

Un des problèmes soulevé par les femmes est le fait que les terrains qu’elles cultivent appartiennent à des privés, qui peuvent les récupérer lorsqu’ils le désirent. Selon elles, il serait beaucoup mieux qu’on leur attribue leurs propres jardins. Les chefs de village ont pris en considération cette préoccupation, et s’occupent de la régler au plus vite. Cependant, selon la CMDT, ce n’est pas un problème majeur car aucun propriétaire n’envisage de reprendre son terrain étant donné qu’il appartient à la communauté.

En ce qui concerne le matériel utilisé pour la culture des jardins, les femmes sont très contentes des dons de Terriya. Elles se servent des arrosoirs, râteaux et pioches qui leur ont été offerts. Elles ont maintenant besoin de nouveaux arrosoirs et désireraient remplacer les cordes qu’elles utilisent pour tirer l’eau par des cordes en plastiques, plus résistantes.

Les femmes sont globalement contentes des récoltes de cette année, malgré le manque d’eau qui s’est fait ressentir et les attaques de certains insectes, contre lesquelles elles n’ont rien pu faire. Effectivement, elles ne désirent pas employer d’insecticides, qu’elles comparent à un " poison ", et ne savent pas comment lutter contre les insectes de façon non chimique.

Après l’hivernage, au mois de Décembre, les femmes reprendront avec enthousiasme leur travail dans les jardins.

II) La CMDT et les femmes
(Pour une présentation de la Compagnie Malienne pour le Développement Textile cliquez ici)

De nombreux modules de formation ont été instaurés pour les groupes de femmes. Un bureau par région détermine le nombre de femmes pouvant participer à chaque session, mais elles ne peuvent donc pas toutes être formées car chaque centre a une capacité d’accueil limitée à 25 personnes.

Les formations données cette année ont été les suivantes :

bulletModule sur les pépinières
bulletMéthode de confection des planches
bulletModes de semis
bulletEntretien des jardins (arrosage, fertilisation,…)
bulletRécolte et stockage
bulletMaraîchage et amélioration nutritionnelle
bulletTransformation du soja en soumbala
bulletOrganisation

L’an dernier, dans ce cadre, des femmes ont été formées au séchage solaire à Tabakoro. Ce projet a malheureusement échoué, et ce n’est pas faute de volonté des groupes féminins. L’activité en elle même marchait plutôt bien, et les femmes faisaient sécher des oignons et des mangues. Le problème consistait en l’écoulement de la production. Au début, les femmes vendaient leurs produits au Burkina Faso, puis le marché s’est fermé. La CMDT a donc mis en contact ces femmes avec une ONG de Sikasso pour les aider à vendre leurs produits. Puisque le projet ne s’est pas révélé être un grand succès, il a été abandonné.

Pour la prochaine campagne (2002-2003), il est prévu de dispenser une nouvelle formation aux femmes qui le désirent : la transformation des céréales et la préparation de sirops et de confitures.

De même, il sera probablement ajouté à ces cours un module de lutte contre les insectes. En effet, les méthodes employées actuellement contre les insectes nocifs ne sont pas efficaces, et il faudrait les améliorer. Il n’y a eu qu’un seul essai d’insecticide dans les jardins de Niéna, dans le quartier de Bringan sur des plans de tomates, car le prix de ces produits adaptés reste beaucoup trop élevé. Cependant, le responsable de la CMDT signale que ce n’est pas encore un problème préoccupant à Niéna, dans la mesure où les attaques d’insectes ne compromettent pas vraiment les récoltes.

Le véritable problème pour les femmes est le manque d’eau pour les cultures, surtout à partir du mois de Mars. La CMDT essaie d’y remédier.

Pour cela, elle a construit en collaboration avec la Banque Mondiale quatre pompes solaires à Kafana, Karangasso, Kessena et Bougoulaba.

La CMDT attribue également des visas techniques aux projets des femmes, afin que celles ci puissent obtenir des crédits à taux très intéressants (1,5% pour un crédit d’un an et 2% pour six mois). Des projets d’embouche, de plates-formes, de commerces, de petits élevages et de moulins (pour le karité) ont ainsi pu être financés. Il faut aussi malheureusement remarquer que certaines femmes à Niéna n’ont pas remboursé leur crédit cette année. Selon les agents de la CMDT, l’argent a dû être employé par les femmes à d’autres fins que celles qu’elles avaient énoncées.


III) Deux cultures importantes

LE KARITE

Le karité est un arbre courant dans les savanes d’Afrique de l’Ouest, qui mesure 10 à 15 mètres de haut. Il produit des fruits de couleur verdâtre à jaune, ovales, contenant une noix lisse et brunâtre, de 2 à 4 centimètres de long.

On fait divers usages du karité :
- Quand les fruits sont mûrs, on en consomme la pulpe
- De la noix, on extrait une huile solide à température ambiante : le beurre de karité. L’extraction, la transformation des noix de karité, et la vente du beurre de karité sont souvent l’affaire des femmes. Ses usages sont multiples car il sert à la fois pour la cuisine (matière grasse), pour l’hygiène (dans les savons) et pour ses propriétés hydratantes (pommades). 
- Le bois du karité est dur et résiste aux termites. Il est donc apprécié en menuiserie, et fournit également du charbon de qualité.

LE MIL

Le mil est parmi les céréales les plus résistantes à la sécheresse, entrant en dormance en cas de manque d'eau ou de chaleur excessive et reprenant sa croissance lorsque les conditions s'améliorent. C’est pourquoi c’est une céréale très cultivée en Afrique.

Le mil est, avec le riz, la base de la cuisine malienne. La farine est consommée sous forme de couscous et, réduit en poudre, le mil sert aussi à la fabrication du tô. Bien que l’Islam soit la religion majoritaire au Mali, les villageois font aussi de la bière avec le grain. Cette bière de mil a le goût du cidre et s’appelle le dolo. Finalement, rien n’est perdu avec cette céréale puisqu’on nourrit le bétail avec les tiges et les feuilles.

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Dernière modification : 14 janvier 2014