Un
problème majeur à Niéna
Les Niénakas sont peu désireux d'effectuer un ramassage
quotidien des ordures. Cependant ils ont conscience des effets néfastes de
l'abandon des déchets.
A Niéna les décharges privées s'improvisent au coin de chaque rue, devant
chaque concession. Chaque famille possède son " coin " de dépôt
organique. A la fin de la saison des pluies, ces déchets se décomposent et
servent de fumier à épandre dans les champs.
La mairie est consciente du problème de salubrité que pose cette méthode. Le
maire souhaite responsabiliser les villageois. Il encourage un épandage plus
régulier dans les champs (au moins chaque semaine), ainsi que la mise en place
des parcs à déchets à l'intérieur des cours des concessions et non dans les
rues.
Deux infirmiers du centre de santé de Niéna (Saydou Sandji et Mamatoun Maiga)
ont enquêté sur la santé de la population de Niéna. Ils ont ainsi pu
sensibiliser les gens aux risques sanitaires liés à ces décharges et
conseiller aux personnes de brûler régulièrement les déchets. Mais d'après
eux, les broussards ont leurs habitudes qu'il est difficile de changer.
A quelques kilomètres de Niéna, Sikasso s'est organisé pour collecter les
déchets et les stocker dans un lieu unique. Les personnes chargées de cette
collecte sont rémunérées et la décharge est ouverte au public pour se servir
en fumier.
Mamadou Fane est un étudiant en géologie très impliqué dans l'écologie. Il
pense qu'une minorité de personnes est consciente du problème et il
souhaiterait pouvoir fixer un lieu unique de stockage à Niéna. Il doit faire
un micro-projet pour ses études qu'il envisage basées vers l'environnement à
Niéna.
Ce qui reste le plus délicat à traiter pour les Niénakas sont les matières
plastiques ainsi que les piles. Les plastiques, au meilleur des cas sont
brûlés, mais beaucoup traînent dans la rue. Certaines bêtes ont été
retrouvées mortes après avoir en avoir avalé. A Bamako, la ville offre 250
FCFA par kilo de plastique collecté ( elle s'en sert ensuite entre autres pour
fabriquer des jouets). Cette formule n'est pas rentable pour un Niénaka (Niéna-Bamako
en bus : 4000 FCFA). Le maire se propose donc d'instaurer un système de
collecte de ces plastiques par des enfants dynamiques. Ces derniers recevront 50
FCFA par kilo de plastique collecté.
Quant aux piles, elles sont négligées, même si des fois celles qui sont
usées servent à réparer les chaussures.
