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Après de nombreuses danses, nous nous sommes présentés comme le veut le protocole, c’est-à-dire par la voix de Cédric que l’on avait désigné chef pour la journée. On a ensuite pu visiter le village. Nous avons tout d’abord visité le centre de santé qui a été construit il y a deux ans mais qui est encore vide. La maternité par contre fonctionne et est assez bien équipée. En faisant un tour dans le village, nous avons pu constater que les panneaux solaires fonctionnent très bien et que le château d’eau est plein. Il déborde un peu d’ailleurs, et il faudrait trouver une solution pour récupérer l’eau. Nous sommes ensuite passés par le jardin des femmes, dans lequel il y avait du maïs. Ensuite, après le déjeuner, nous avons débattu avec les femmes qui s’investissent dans le jardin collectif, avec le responsable de l’alphabétisation et avec les membres du bureau de la santé de Karangasso. I) Le jardin des femmes L e jardin des femmes de Karangasso fonctionne bien. En effet, les femmes ont pu récolter 25000 francs CFA cette année (250 francs français), qui permettent d’aider les hommes qui suivent les cours d’alphabétisation et les enfants qui vont à l’école. Cet argent permet aussi de constituer une petite caisse commune. Il provient des cultures de légumes (tomates, aubergines, carottes, bambous, salade, maïs pendant l’hivernage), et d’un champ d’arachides.Il y a cependant eu cette année des parasites qui ont causé quelques dégâts. Les femmes ne souhaitent pas utiliser d’insecticides vendus sur le marché car ils sont très nocifs pour la population. Elles souhaiteraient donc faire appel à des spécialistes pour lutter contre le problème. Durant ce dialogue, nous avons pu constater que les femmes sont réellement motivées et font preuve de beaucoup d’esprit d’initiative. Elles voudraient agrandir le jardin et en créer plusieurs dans les autres quartiers. D’autre part, elles ont l’idée de creuser un bassin dans le jardin pour récupérer le trop plein d’eau, coulant du château d’eau quand il y a trop de soleil. Elles auraient pour l’instant besoin de plusieurs arrosoirs, avec un embout qui modère le flux d’eau pour ne pas abîmer les plantes, de binettes et de deux barils pour transporter l’eau. II) L’alphabétisation des femmes N ous avons ensuite discuté avec le responsable de l’alphabétisation des femmes Tahirou Diallo. Il y a actuellement une vingtaine de femmes qui participent aux cours, pour 2 salles et 4 professeurs (Maïmouna Diarra, Fatou Fane, Tahirou Diallo et Ibrahima Diallo).Les femmes y étudient principalement le calcul, la lecture et l’écriture. Ils ont de gros besoins, à savoir 2 salles de cours supplémentaires équipées avec des tables, des bancs, un tableau, des livres... III) Le centre de santé E nfin nous avons pu discuter avec les membres du bureau de la santé de Karangasso. Les besoins sont grands avant que le centre de santé ne puisse ouvrir ses portes, et il faudrait résoudre les problèmes existants.Tout d’abord, la sage-femme (Nana Traoré) doit être payée régulièrement. Pour cela, les habitants doivent cotiser tous les mois. Mais ils réclament également l’aide du maire de Niéna, étant donné qu’ils paient une taxe d’habitation à la mairie tous les ans depuis deux ou trois ans. Nana Traoré a menacé en février de démissionner car elle n’était pas payée. Suite à quoi les habitants se sont mobilisés pour verser un solde de sept mois à Nana Traoré (ce qui représente 136 850 francs CFA). Le secteur lui a ensuite donné une aide de 75 000 francs CFA pour l’encourager. Nous n’avons malheureusement pas pu rencontrer Nana Traoré car elle était à Bamako durant notre séjour. Ensuite, il y a des besoins en équipement :
Enfin, il faudrait trouver pour Karangasso un infirmier et un pharmacien, à condition que la population puisse les rémunérer. En effet, suite à la décentralisation, l’état ne fournit aucune subvention pour la santé. De plus certains maires, dont celui de Niéna (Sériba Diallo), se sont dégagés de la responsabilité de la santé. Il faut donc qu’un centre de santé soit capable de s’autogérer. C’est le cas de celui de Niéna où les employés et le personnel de santé ne sont rémunérés que grâce aux recettes du centre. Une solution serait que le centre de santé de Karangasso obtienne le statut de CESCOM (CEntre de Santé COMmunautaire). Pour cela, plusieurs critères doivent être remplis. Le premier est que le village dans lequel se crée le centre de santé ait plus de 5000 habitants. Le deuxième est que l’état ait la garantie qu’il y aura un investissement réel des habitants, et qu’ils ne se dégageront pas après quelques mois. Pour cela, une enquête est réalisée par des inspecteurs d’état. En fait, l’état veut s’assurer avant d’ouvrir un CESCOM qu’il sera viable. Et c’est le maire de la commune (donc ici Sériba Diallo) qui doit se porter garant de la viabilité du centre. Une fois ces conditions remplies, le maire formule la demande auprès de l’état. Si elle est acceptée, le village reçoit une subvention pour l’ouverture du centre et du personnel de santé est envoyé sur place.
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