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Fête
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Vendredi 25 juillet, la concession est en émoi. Préparatifs depuis la veille, planning serré, nous organisons une fête pour nos amis Niénakas. Depuis quelques jours déjà, poteaux et murs de la ville sont recouverts d’affiches de toutes les couleurs. On peut lire, écrits au feutre en gros caractères, les mots suivants : " Boom à Toubabou ka so, le 25 juillet, Venez nombreux !! ".

L’information circule rapidement, le bouche à oreille n’a rien à envier au téléphone ni à l’Internet. On parle de la fête chez les " toubab ", chacun semble curieux d’y participer. Nous Bougivalais sommes à la fois excités et un peu inquiets : " Va t-il réellement y avoir du monde ? " et " Est ce que tout le monde va s’amuser ? " Je ne laisserai aucun suspens, la réponse est oui.

Pour une fête réussie, comptez :

De l’enthousiasme, de l’optimisme et l’envie de faire plaisir.

Y ajouter un cadre agréable, une lumière un peu tamisée et de la musique, pour rêver, et danser.

Monsieur Bâ nous prête son poste de musique, Debru sa grosse lampe à pétrole. Nous empruntons des disques à la radio, et Adama se charge de les faire passer. Avant même de commencer, la fête se construit sur la bonne entente et l’amitié entre Niénakas et Bougivalais.

Pour une fête réussie, il faut aussi savoir recevoir. Comptez :

  1. 50 chaises
  2. une batterie pour alimenter le poste de musique
  3. 1 litre de pétrole pour les lampes
  4. 5 caisses de bouteilles de sodas
  5. 150 - délicieux- pâtés au piment
  6. 50 paquets d’arachides
  7. 40 oranges
  8. 20 mangues
  9. 160 gâteaux
  10. beaucoup de bonbons…

Voilà !

Nous attendons avec impatience nos invités. Ils arrivent vers 22 heures (à la Malienne, " après l’heure c’est toujours l’heure.. ")

Nous accueillons adultes et jeunes de tous âges. Beaucoup de jeunes filles sont venues, mais nous déplorons le manque de femmes. Nos amis sont venus seuls, leurs femmes sont restées à la maison. Nous nous en doutions mais c’est tellement dommage.

Fatoumata a mis un de ses plus beaux boubous, elle est magnifique. Cynthia, Raphaële et Thierry (nos amis de " Teriya jeunes ") sont habillés à l’africaine, ils sont très beaux eux aussi.

Les jeunes filles de Niéna sont en jean et portent des tee shirts près du corps, les Bougivalais sont en boubous et parlent, du mieux qu’ils peuvent, le bambara que leurs amis leur apprennent chaque jour. C’est un bien joli tableau. La musique bat son plein, nous nous croisons les mains pleines de gâteaux et bonbons, marchant d’un pas rapide à travers la concession pour servir tous nos invités.

Nous sommes souriants, enthousiastes, parfois choqués cependant de l’attitude de certains, qui ni ne nous regardent, ni ne nous remercient quand nous les servons.

Nous avions des craintes quant au nombre d’invités, elles sont apaisées. Nous sommes plus d’une centaine. Nous avons même l’impression d’être des milliers, car il semble que tous les enfants du village soient là. Nous n’avions pas prévu ça, et sommes un peu débordés…
Moussa les fera partir en fin de soirée, ce qui nous permettra de danser plus librement.

Laisser les enfants assister à la fête a été une erreur. Non pas qu’ils aient été si turbulents, mais surtout parce que leur présence a découragé les jeunes de notre âge. La plupart ne voulaient pas danser à cause d’eux ; ils se sentaient davantage à une réunion de villageois qu’à une boom de jeunes. Le fait que les adultes aient été invités a également " joué contre nous. " Leur présence était fort agréable, et nous avons pu beaucoup discuter, et rire, mais les jeunes se sentaient surveillés par les adultes et de ce fait n’osaient ni danser, ni nous parler.

L’ambiance était bonne, et nous avons quand même beaucoup dansé ; mais surtout avec nos amis proches. Ceux que nous connaissions le mieux et qui venaient régulièrement à la concession.

Nous avons appris à danser le " zouk ". Très amusant. Les moments où nous avons dansé étaient délicieux. Nous étions si heureux de partager avec nos amis des moments de joie et de détente où les mots étaient inutiles. Nous avions tous le même sourire aux lèvres et nous moquions bien de nous tromper dans les pas.

À ce propos, il n’est que justice de décerner à Agathe et Gwénaëlle une mention spéciale pour leur prestation de danse, elles seules ont dansé jusqu’à ce que tous nos invités s’en aillent, et que l’orage commence à faire rage…Nous nous souvenons tous de la fin de soirée, quand, épuisés, nous pouvions encore apercevoir les tresses de nos deux sportives, copiant les mouvements de danse que Youssouf et Adama leur montraient en souriant.

Chacun pendant la fête a pu faire ce qui convenait le mieux à son caractère, et à ses envies. Ceux qui aiment discuter ont pu le faire tranquillement, bercés par la musique ; ceux qui aiment danser l’ont fait jusqu’à tard le soir.

Nous nous sommes bien amusés. La fête était atypique (enfants, adultes, jeunes, tous mélangés) mais nous comme les Niénakas en gardons un très bon souvenir. Encore deux jours après, garçons et filles nous rappelaient combien ils s’étaient amusés et avaient bien mangé, ce qui amenait chez nous des " c’est vrai ? " ravis.

Si on peut donner des conseils à ceux qui voudraient refaire une fête à Niéna, les voici :

  1. ne pas laisser renter les enfants. C’est dur et ça crève le cœur, mais il est vraiment difficile de gérer 50 enfants surexcités. Il vaut mieux jouer avec eux ou leur faire faire des dessins l’après midi, ce sont des moments bien plus agréables.
  2. Il faut inviter personnellement tout le monde (glurps !!) Et oui, notre erreur a été de croire, que, comme chez nous, les affiches placardées sur les murs font office d’invitation pour tout le monde, mais beaucoup de villageois ne sont pas venus car ils ne se sentaient pas concernés par l’invitation. Cela peut paraître encore plus délicat d’inviter chacun personnellement, car tout d’abord, nous ne connaissons pas tout le monde, et d’autre part, parce qu’un oubli serait encore plus gênant…Mais c’est ce qu’il faut faire. Et il faut inviter les femmes personnellement, sinon elles ne se sentent pas concernées. C’est ce que les hommes nous ont dit. Nous ne savons toujours pas (et nous ne le saurons jamais) si monsieur Bâ nous a dit que sa femme n’est pas venue parce qu’elle n’avait pas été invitée officiellement, où si parce qu’il n’était pas entendu qu’elle assiste à une fête avec lui, invitée ou pas…

Ah, le statut des femmes, un sujet qui n’a pas fini de nous toucher, de nous interpeller, de nous choquer. Mais laissons là ce sujet pour l’instant. Ça ne peut se résumer en quelques pages. Ça ne peut pas se résumer du tout d’ailleurs…

Merci à tous pour cette fête, merci à nos amis d’y avoir participer, et à Teriya de nous avoir permis de l’organiser.

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Dernière modification : 14 janvier 2014