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Notre petit (grand) plaisir de 18h….
Tous les soirs, à 18h, rendez vous chez Sanogo. Petit coca
ou fanta orange, ou soda pomme (boisson inconnue de nous tous, mais dont nous
nous délectons chaque soir…)
Dix minutes de repos sur une chaise, nous racontons à nos amis nos exploits de
la journée, et puis nous passons aux choses sérieuses : former les
équipes de pétanque du jour.
Nous sommes une quinzaine chaque soir. Les joueurs se concentrent, les
spectateurs s’installent. Nous formons deux équipes de trois ou quatre,
Niénakas contre Bougivalais, et c’est parti…
Nous poussons le vice jusqu’à faire des équipes " filles contre
garçons ", ce qui est à l’origine de fous rires, et de défaites
comiques. Les filles gagnent très souvent, nous sommes aux anges, et ne pouvons
nous arrêter de rire quand M. Bâ ou Moussa certifient très calmement que c’est
de la chance, pas du talent…
" Après la fête, la défaite ", Moussa
a bien raison, mais que nous gagnions ou pas, nous passons des moments exquis.
" Qui a les plus, qui a les moins ? "
" Il ne faut pas sortir du cercle où on lance les
boules ! .. "
Le mètre est notre ami le plus sûr, lui seul peut déterminer si la boule est
" arrivée " ou " tombée ", et qui a
gagné la manche. Doucement, l’arbitre le manipule. Il mesure, à plusieurs
reprises, la distance entre les boules et le cochonnet, avant de prononcer sa
sentence… : " Les hommes sont les plus près ! "
" L’arbitre est
corrompu !! " nous exclamons-nous ! C’est la phrase qui
fait rire Moussa le plus. Il en pleure de rire. Alors nous la répétons sans
cesse, pour le déconcentrer, surtout pour que sa bonne humeur soit contagieuse,
et nous fasse tous sourire en pointant.
Le soleil se couche peu à peu. A 19h, nous finissons nos
parties. S’en suit le " rituel de l’anti-moustique... "
Chemises à manches longues et petits aérosols sont sortis de nos sacs. Nous
nous " pshhitons " largement, l’air s’emplit soudain d’odeurs
de citronnelle et de crème, ce qui finit par former un fumet indéfinissable,
un périmètre de sécurité anti moustiques. Ce rituel n’a pas fini d’étonner
et de faire sourire nos amis qui s’étonnent de voir que l’on peut se
protéger contre les " sosso " au moyen de quelques
pulvérisations…
Moussa ne veut pas essayer d’en mettre et s’écarte quand nous essayons de
lui appliquer du produit pour la main, " il ne faut pas, ça va me
rendre blanc ! "
Voilà, nous sommes revenus du Mali champions de pétanques,
qui l’eut cru ?!…




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