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L’AJEG (Association des jeunes du Ganadougou) fut créée à Niéna en 2003. Dix sept membres se répartissent la gestion de l’association auxquels s’ajoute la participation de volontaires. Ces derniers sont de plus en plus nombreux à proposer leur aide, sollicités par l’association à travers des cartes de soutien adressées aux fonctionnaires et commerçants. I. MISSIONS DE L’ASSOCIATION Les membres de l’AJEG tentent de faire connaître et de revaloriser les rites et les coutumes Peuls, Bambaras et Dogons à travers l’organisation de fêtes traditionnelles. Une sensibilisation aux MST et au VIH est faite lors de ces soirées par les Pères éducateurs membres de l’ADICO (association pour le développement de l’initiative communautaire). L’AJEG a pour autre objectif la lutte contre le chômage, la délinquance et l’exode rurale et elle sensibilise ainsi les jeunes sur ces questions. II. PROJET SONOL’organisation des fêtes traditionnelles est trop coûteuse pour qu’elles puissent être multipliées au cours de l’année ; actuellement une seule fête est organisée chaque année au mois de juillet ou au mois d’août. Les jeunes de Teriya partis à Niena l’année dernière ont alors monté un projet ayant pour but de financer du matériel de sonorisation qui sera mis à disposition de l’association. Jusqu’à présent les organisateurs devaient le louer au Sous-Préfet. Afin que le projet soit réalisable, il était nécessaire de trouver un local sécurisé pour le stockage de ce matériel. Pendant notre séjour, nous avons sollicité la mairie afin d’obtenir un local pour qu’il soit prêté provisoirement à l’AJEG. La maire leur a proposé un local situé au sein même de la nouvelle mairie. Cette pièce mesure moins de 2m2 et comporte une fenêtre avec volets. Cet espace est étanche (nous l’avons visité par temps de forte pluie) et sécurisé par la présence d’un gardien de nuit employé à la mairie. Les deux clefs du local seraient respectivement confiées au président de l’association Soulymane Téméli et à la mairie. Afin de garantir une meilleure conservation du matériel, il sera disposé en hauteur (sur une table ou un pilotis) et recouvert de tissu. Le matériel pourra également être entretenu par le directeur de l’association et par un technicien, Diakaridia Diallo qui est un animateur à Radio Teriya. Notons à ce propos que ce dernier organise environ un samedi toutes les trois semaines des animations sur la place publique. Ces animations pourraient également être multipliées grâce à l’acquisition de ce matériel sono dont Diakaridia pourrait profiter. Nous nous sommes ensuite adresser au sous préfet pour savoir s’il ne pouvait pas leur réserver un local, ce à quoi il a répondu que cette tâche incombait à la mairie. III. ORGANISATION DE LA SOIREE TRADITIONNELLETous les ans, au mois de juillet ou au mois d’août, les jeunes de l’AJEG organisent une soirée traditionnelle qui réunit les nienakas pour danser aux rythmes de la musique malienne et locale. Cette année elle se déroula le 31 juillet. Nous avons souhaité assister aux deux réunions consacrées à son organisation et noter ainsi l’implication de l’AJEG pour cet évènement. Les réunions commencent par « l’ordre du jour », Adama Diallo, secrétaire adjoint à l’AJEG, fait ensuite passer un cahier afin que tous les membres signent leur présence. Il nous demande aussi de nous y inscrire : « la jeunesse n’a pas de limites ! ». Tous les membres de l’association étaient présents sur le cahier, d’une part, mais surtout au sein des débats. Chacun est libre de prendre la parole comme il le souhaite, d’intervenir pour proposer ses idées. Le rôle du secrétaire adjoint est, dans un second temps, de recueillir le résultat de ces discussions point par point, afin de garder une trace du cheminement des réunions (et des problèmes posés) et de pouvoir par la suite s’y référer pour assurer la concrétisation de leur projet. Le
débat commence autour du lieu de la soirée : foyer ? Amphithéâtre ?
L’AJEG décide de privilégier ce dernier ; préféré des villageois. En
cas de pluie le foyer pourrait être envisagé, sinon la fête sera reportée.
Vient ensuite la question du budget. Pour organiser la soirée, l’AJEG prévoit : Le Secrétaire adjoint annonce alors un budget prévisionnel de 30 000 CFA (la moitié du budget est consacré à la location du matériel de sonorisation). Afin de financer leur projet, les jeunes souhaitent adresser des cartes de soutien au maire, au sous-préfet, au chef brigadier, à la BNDA, au responsable du CAP et au poste médical. La soirée devrait être annoncée à la radio Teriya, au cours de l’émission Hip Hop animée par Fladama à partir de midi, ainsi que le samedi à radio Wateni : la soirée traditionnelle sera gratuite à condition de porter une tenue traditionnelle bambara, peul ou dogon. La seconde réunion précisera les responsabilités de chacun face à l’organisation ainsi qu’un planning des travaux à effectuer : nettoyage et aménagement de l’amphithéâtre, préparation des repas… IV. LA SOIREE TRADITIONNELLE La soirée débute vers les 20h, une foule bouche le passage de l’entrée : tenue traditionnelle ou pas tout le monde cherche à rentrer ! Les plus attirés par la fête sont les jeunes et même s’ils ne parviennent pas à passer la porte de l’amphithéâtre, ils passeront quand même la soirée de l’autre côté. Vêtus de pagnes et de « hauts » traditionnels pour les filles, Bougougni en haut pour les garçons, nous sommes passés « incognito » pour des bambaras et avons pu ainsi franchir la porte ! Et découvrir là musique d’ambiance appréciée de la jeunesse pour l’entrée en matière… Diakaridia Diallo en est le DJ. C’est ensuite la place aux salutations des organisateurs de la soirée qui, tour à tour, viennent rejoindre les autres et prendre place sur la scène sous les applaudissements des invités. C’est ainsi qu’ils ouvrent la danse. Deux rangées : une de filles et une de garçons se tiennent de front et la musique invite une fille et un garçon à la fois à se croiser dans un show de danse. Les plus âgés reprennent des pas de danse traditionnelle, les plus jeunes composent avec des danses plus modernes. Ce spectacle occupe une bonne partie de la soirée tant il sollicite la participation des invités : bon ou mauvais danseur tel n’est pas l’enjeu, l’essentiel est de participer et de s’amuser ! La scène se transforme en piste de danse généralisée, les plus timides peuvent alors s’y aventurer, noyés par la foule ! La fin de la soirée est consacrée aux messages de prévention aux MST et VIH, Adama sensibilise les jeunes et les invitent à se procurer des préservatifs au centre de santé… |
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