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| Au cours de l’année 2003, des agriculteurs de la région de Niena ont créé une coopérative à caractère professionnel et à but non lucratif qui regroupe les arboriculteurs des Communes du Ganadougou : la Coopérative des Planteurs et Maraîchers du Ganadougou (CPMG). Elle compte aujourd’hui 217 membres, producteurs de mangue, de cajou ou de bois d’eucalyptus ; son siège social est fixé dans la commune de Niena. La coopérative des Planteurs et Maraîchers du Ganadougou a pour vocation de développer l’esprit d’entraide entre les agriculteurs et d’améliorer la qualité de la production en favorisant la coopération et l’échange de savoir faire. La CPMG contribue sensiblement au développement économique et social de sa région. Jusqu’à l’an dernier, les producteurs de mangues de la coopérative commercialisaient uniquement leurs fruits sur les marchés locaux. En 2006, désireux de trouver de nouveaux débouchés, ils ont décidé d’exporter une partie de leur production vers la ville de Mopti, située au bord du Niger a 500 kilomètres au Nord-Est de Niena. La production de mangues dans le cercle de Sikasso excède largement les besoins de la population et la demande reste atone. Aux dires des membres de la coopérative, 90% de leur production ne trouve pas d’acheteur et les fruits finissent pourrissant aux pieds des arbres. A l’inverse, dans le Nord du pays, beaucoup plus aride, la production locale est inexistante et la demande soutenue. Les populations du Nord du Mali sont donc obligées d’importer des fruits de région plus fertiles à des prix élevés. A Niena, une mangue coûte en moyenne entre 5 et 10 CFA, à Mopti elles s’achètent entre 20 et 25 CFA, et à Gao ou Tombouctou les prix atteignent entre 35 et 40 CFA. De là est née l’idée du commerce de mangues. Faute de pouvoir commercialiser leurs fruits localement, les membres de la coopérative ont décidé d’exporter leur production là ou la demande est forte et les prix élevés. L’état des routes au Mali rend périlleux tout voyage vers les lointaines villes du Nord (Gao et Tombouctou), en particulier avec un chargement de fruits périssables. La voie fluviale reste la meilleure solution pour le commerce entre le Nord et le reste du pays. Mopti, située au bord du Niger sert donc de plateforme commerciale pour les échanges entre les régions du Mali et elle centralise toute la demande du Nord du pays en plus de la demande locale. Cette ville était donc une place de choix pour initier une opération commerciale. |
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