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| Le Centre artisanal de Niéna est né de l’initiative des menuisiers de la ville en 2002, suite à l’action de Joseph Brevet, l’un de leurs principaux formateurs, menuisier ébéniste de l’association AGIR abcd. Celui-ci a en effet réuni les fonds nécessaire auprès de sociétés et associations de sa région (angevine) mais a aussi bénéficié du soutien du Conseil général des Yvelines et de Teriya. C’est en novembre 2003 qu’il a été inauguré. Il se compose d’une salle de réunion, d’un bureau équipé en informatique, d’une dizaine de cellules de travail et possède même un groupe électrogène. Son objectif premier était la création d’un lieu d’exposition et de vente des productions artisanales. Sa situation privilégiée, à deux pas de la gare routière et au bord la route nationale, était un atout majeur. RAPPEL SUR LE FONCTIONNEMENT DU CENTRE Le Centre artisanal de Niéna accueille à l’heure actuelle douze corporations. Au sens propre, une corporation est une association de personnes exerçant le même métier, ou une branche de ce métier, dotée de statuts définis avec en outre un ensemble de règles et de privilèges. Le Centre de Niéna entend aussi par corporation des regroupements de personnes ayant une activité ou des intérêts communs permanents ou temporaires mais n’appartenant pas nécessairement à la même catégorie de métier. Se sont ainsi regroupés l’horloger et le réparateur radio, les forgerons et les soudeurs, et enfin les vannières, les teinturières et les potiers. Les corporations peuvent regrouper plusieurs artisans comme les menuisiers, les maçons, les fondeurs, les tricoteuses, les boulangers et les sculpteurs (qui y exposent mais qui ne sont pas encore adhérents). Elles peuvent aussi être représentées par une seule et même personne tels que le réparateur moto, le bijoutier ou encore le tailleur. Chaque corporation doit verser au centre une cotisation mensuelle de 1000 CFA ainsi qu’un loyer mensuel de 500 CFA au Centre artisanal. Les corporations qui le souhaitent peuvent devenir des associations et demander alors un récépissé qui leur octroiera ce statut. Dès lors elles seront reconnues légalement par l’Etat. Elles pourront faire figurer dans ce document officiel le montant d’une cotisation propre à leur corporation. Cette cotisation, perçue auprès des adhérents de l’association, leur permet de réunir tous les mois une somme d’argent qui leur facilitera la gestion des frais de la corporation et notamment ceux dus au Centre artisanal (cotisation+loyer). Les vannières, par exemple, ont mis en place dans les statuts de leur association une cotisation hebdomadaire de 100 CFA par adhérente. Les nouvelles corporations qui souhaitent adhérer au Centre devront verser la somme de 4000 CFA par artisan. Puis comme n’importe quelle autre corporation déjà installées, elles devront payer la cotisation mensuelle de 1000 CFA ainsi que le loyer de 500 CFA. En théorie, les différentes corporations peuvent exposer leurs produits au Centre artisanal ou sur le marché de Niéna. Chaque jour de la semaine il leur est aussi possible de participer à la foire d’une commune voisine, les jours de marché n’étant pas les mêmes d’un endroit à l’autre. De plus, une fois par an se tiennent la foire de Sikasso et la foire de Bamako. Celles-ci représentent pour les artisans la possibilité d’augmenter significativement leur chiffre d’affaire dans la mesure où ces grandes villes offrent plus de clients et notamment de nombreux touristes prêts à acheter parfois bien au delà du prix réel. Mais, certaines corporations ont beaucoup de marchandises à transporter donc seuls les artisans qui peuvent financer un transport privé ou qui disposent eux-mêmes d’un moyen de locomotion et ceux qui vendent de petits objets, donc qui peuvent prendre les transports en commun, peuvent s’y rendre sans risquer de perdre de l’argent. Certaines corporations travaillent sur place ; les teinturières dans la salle de réunion, certains autres dans les cellules... Mais nous n’avons observé aucune règle réellement établie et l’utilisation effective du Centre reste floue. En pratique, pendant la période d’hivernage, le Centre marche au ralenti. Les cellules restent vides car les artisans sont aux champs, tout comme leurs clients potentiels. Seul le réparateur radio y travaille chaque jour et le bijoutier y expose une vitrine de ses productions. L’objet de notre étude s’est principalement porté sur le développement de l’activité du Centre et entre autres sur les aides apportées au Centre et aux artisans eux-mêmes. Dans un premier temps nous avons considéré les aides étatiques au travers des actions des chambre de métiers, puis nous nous sommes intéressés à l’aide financière de Teriya et plus particulièrement à l’utilisation de l’opération de micro-crédits mis en place dernièrement. |
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