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Être enfant et grandir à Niéna

L'école, au Mali, est obligatoire de 6 à 18 ans. L'enseignement est dispensé en français. ( Le bambara a d'ailleurs commencé à s'écrire avec l'arrivée du français au Mali.)

Contrairement au fonctionnement de la scolarité française, un élève niénaka peut se faire définitivement exclure de l'école ou plutôt du système scolaire. L'école publique ne le réinscrit plus et l'école privée n'a, théoriquement pas le droit de le " récupérer " pour lui donner une seconde chance.

Lorsque nous avons évoqué notre respect le plus total, en France, de l'expression "instruction obligatoire " avec le Directeur du CAP, en insistant sur le fait qu'un élève ne pouvait être définitivement renvoyé du système scolaire, il a jugé notre fonctionnement plutôt intéressant. Ainsi, nous a-t-il promit de revoir la question de l'obligation de scolarité à Niéna.

● Au 1^er cycle, comme au second, il n’est pas rare de trouver des classes de 90 – 100, voire 115 élèves.

En plein été, la température des salles de classe, au plafond de tôle, peut avoisiner les 36°. Les conditions de travail en classe sont très difficiles et de ce fait la discipline n’est pas toujours au rendez-vous !

Les élèves manquent de fournitures de base comme des cahiers, des stylos… indispensables aux apprentissages. Le second cycle n’a reçu aucunes fournitures scolaires de l’Etat depuis 2 ans.

Lors de notre passage à l’école 2^nd cycle, le directeur nous fait part des besoins en matériel :

L'école manque de craies blanches et de couleurs,
De stylos, bleus, noirs et rouges (Chaque élève reçoit un stylo de chaque couleur en début d'année),
De cartes murales de France et du Mali, le relief, les villes,
De cahiers (Il estime les besoins en cahier à environ 20 cahiers par élève par année scolaire),
De manuels de physique - chimie pour les classes de 8ème surtout, et pour tous les autres niveaux,
D'enveloppes, pour les courriers administratifs,
De règles, de compas d'équerres de tableaux,
De ballons de football, de basket-ball, de volley-ball,
De maillots de sports de couleurs (dossards)
De matériel pour le saut en hauteur,
De poids pour le lancer de poids.

● Au lycée d’enseignement général, les élèves ont la possibilité de préparer 4 baccalauréats :

Bac SH : Sciences Humaines. Les disciplines dominantes sont l’histoire, la géographie, la philosophie, les maths et l’anglais.

Bac LL : Lettres et Langues. On y enseigne la littérature française, les arts, la philosophie, l’anglais et une seconde langue.

Bac SB : Sciences Biologiques. Les sciences de la vie et de la terre sont matière dominante.

Bac SE : Sciences Exactes. Les disciplines sont les sciences physiques, la chimie et les mathématiques.

● Dans les lycées techniques, on prépare des baccalauréats avec des spécialités telles que l’économie, l’industrie et le génie civil.

Les statistiques montrent que 15 à 20 % des élèves d’une classe d’âge vont au baccalauréat.

● Après le baccalauréat, il est possible de demander une bourse pour aller étudier à l’étranger.

Les universités étrangères sont très sollicitées car les conditions étudiantes y sont meilleures. Les moyens financiers permettent l’accès à des ressources documentaires dont manque le Mali. Les bibliothèque universitaires étrangères sont une richesse certaine pour les étudiants maliens an quête de savoirs.

Les maliens sont aussi à la recherche de campus qui offrent des équipements variés, tels que les terrains de sport, les gymnases, les cités universitaires…

 Les diplômes obtenus au Mali offrent une équivalence dans les universités française.

Le samedi 14 août, Ingrid et Jean-François s’entretiennent avec le Directeur du Centre d’Animation Pédagogique (son homonyme en France est l’inspecteur de l’Éducation Nationale) : Moussa TANGARA.
Nous sommes reçu par Moussa dans un grand bureau, équipé d’ordinateurs haute technologie.

Moussa ne pouvait pas nous faire plus plaisir en mettant en marche … le ventilateur !

Le CAP a été crée en Mars 2003, avant il s’appelait l’I.E.F, l’Inspection de l’Enseignement Fondamental. Le Mali compte 70 CAP (Centre d’Animation Pédagogique), dont 12 dans le district de Bamako, qui recense 2 000 000 d’habitants.

Voici comment fonctionne la gestion des enseignants maliens :

 de l’enseignement ou de l’enseignement ou de l’enseignement ou de l’enseignement

Le D.CAP (comme l’appellent les Niénakas) a la responsabilité des enseignants de 12 communes. Ce sont les animateurs pédagogiques et les conseillers qui visitent et forment les enseignants. Ils peuvent bénéficier de formation tout au long de leur carrière.

70 professeurs du second cycle (notre collège)
122 enseignants du premier cycle (notre école élémentaire)
24 enseignants de l’école communale (écoles financées par la Mairie)
7 enseignants de l’école privée Faso Kanu
143 enseignants de l’école communautaire (écoles financées par le village, les enseignants y sont payés 9 mois sur 12)
40 enseignants de la Mandersa (école semi coranique)
5 enseignants du Préscolaire (notre maternelle, qui compte entre 80 et 100 enfants)

Il y a 2 Mandersa à Niéna et alentours. Ce sont des écoles privées, on y dispense un enseignement classique mais en Arabe. Les élèves ont ensuite la possibilité d’aller au lycée et à l’université avec des cours en arabe.

L’école Coranique en revanche, n’enseigne que le Coran. Elle comprend le marabout et ses élèves.

Le CAP de Niéna a donc en charge 411 professeurs.

Quant aux lycées, ils sont gérés par l’Académie.

Pour mener cette mission à bien, 24 personnes travaillent au CAP : Il y a 12 conseillers, 11 membres du personnel administratifs et d’entretien du CAP et Le D.CAP, Moussa.

Il y a deux catégories d’enseignants : ceux sortis de l’IUFM (Institut Universitaire de Formation des Maîtres) et les enseignants contractuels.

Les enseignants contractuels sont :

Des sortants de l’IUFM qui n’ont pas réussi le concours et qui sont recrutés par les collectivités territoriales.

Des étudiants d’autres écoles (bâtiment, secrétariat…) recrutés sur tests. Ces derniers reçoivent ensuite une formation de 3 / 4 mois. Ces personnes doivent avoir le niveau scolaire de la 9^ème année (notre classe de 4^ème française.).

Les contractuels ont ensuite un contrat d’un an renouvelable. Ils sont payés en partie par des fonds internationaux accordés au Mali qui se classe parmi les " PPTE " Pays Pauvres Très Endettés. Une ONG (Organisation Non gouvernementale) du nom d’ " Arcade " intervient financièrement dans la formation de ces enseignants.

Le salaire d’un enseignant varie selon son niveau d’études :

Avec un niveau DEF + 4 (Diplôme d’Etudes Fondamentales, notre Brevet des Collèges), son salaire est de 70 000 Frs CFA (700 Frs français.)
Avec un niveau DEF + 2 c’est 60 000 Frs CFA.
Avec 10 ans d’expérience, le salaire atteint 100 000 Frs CFA.
Ils sont payés 12 mois sur 12.

Les enseignants sont régulièrement visités par les conseillers pédagogiques du CAP. Si le niveau d’un enseignant est jugé insuffisant, il sera alors régulièrement assister d’un conseiller.

En juin, tout le personnel enseignant est noté. Les notes attribuées sont " Très bien " - " Bien " - " Passable ". La note " Très bien " donne droit à une augmentation de salaire.

Les enseignants ont la possibilité de recevoir des formations tout au long de leur carrière, en informatique par exemple. Elles ont lieu au CAP, qui dispose de plusieurs salles de formation.

Note de la rédaction :

Nous avons pu constater, lorsque nous faisions route vers Bamako, à la fin de notre séjour, que les CAP d’autres communes ont exactement la même architecture que celui de Niéna. Nous sommes passés en effet dans un village dont le CAP était en bord de route, et dont la construction et l’aménagement des bâtiments étaient une parfaite copie de celui que nous fréquentions à Niéna. Les plans des Cap ont donc certainement été fait par un seul architecte !

Sur le chemin de l’école

Le système éducatif

Etudes supérieures
dans les universités de Bamako

↑

Baccalauréat.
Lycée de Sikasso
De la 10^ème à la terminale

Diplôme : DEF Diplôme d’Etudes Fondamentales
Niéna 2^nd cycle - Ecole Publique – 800 élèves
De la 7^ème à la 9^ème

Dernière modification : 14 janvier 2014