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L’électricité à Niéna.

              Lorsque nous sommes arrivés à Niéna, il devait être approximativement 22h. A cette heure ci, la nuit est impressionnante. On ne voit rien ! Nous sommes descendu du car, puis nous avons récupéré nos bagages et nous nous sommes dirigé, lampes frontales allumées, en direction de la concession, devancés par deux jeunes enfants, d’environ 12 et 14 ans, qui poussaient des chariots remplis de nos valises, guidés par la voix retentissante de Moussa qui nous prévenait des trous, du petit pont à passer et surtout du puit de la voisine, toujours ouvert !

Arrivés dans la concession, il nous fallait encore préparer les chambres, afin de pouvoir se coucher et laisser à notre cerveau le temps et le repos nécessaire pour intégrer cette bousculade d’évènements. Toujours dans le noir le plus complet, aidés uniquement de nos lampes et de deux lampes tempêtes, nous avons dû trouver tout le matériel indispensable, c’est à dire draps et moustiquaire, et l’installer. Nous n’avions aucune idée de l’endroit où nous étions, de ce à quoi il ressemble, d’où sont les murs, de ce qui nous entoure, bref nous étions un brin perdu….

Il n’y a pas encore l’électricité à Niéna !

Il fallu attendre le petit matin pour pouvoir enfin découvrir les lieux et se rendre compte de l’espace où nous étions, pour découvrir le manguier au milieu du jardin, l’abri où nous allions manger durant le mois et apercevoir le fameux puit de la voisine.

                        Au fur et à mesure que le séjour avançait, nous remarquions que même si il n’y a pas de courant à Niéna, beaucoup de lieux et certaines personnes sont équipés de panneaux solaires. Nous pouvons citer la maternité, le docteur Traoré, le tailleur, la mairie, le relais des téléphones, certaines mosquée, le relais de la télévision, etc.….   

De plus en plus les panneaux fleurissent et les habitants en profitent eux même pour leur propre plaisir. Nous parlons ici de plaisir car la principale utilité des panneaux est de fournir l’énergie pour la télévision.

            En effet, Niéna a vue l’explosion de cette énergie depuis que le relais audiovisuel a été implanté. Afin de mieux comprendre comment les Niénakas peuvent se fournir en panneaux, nous sommes allé nous renseigner auprès d’une société de services d’éclairage, d’audiovisuel et de charge de batterie, nommée SSD-EN YEELEN KURA, ayant comme partenaire EDF et NUON (Pays Bas). Elle est basée à Koutiala et dispose à ce jour de dix huit bureaux qui couvrent plusieurs villages de huit préfectures en zone cotonnière du Mali.

              Nous avons rencontré Maïga IDRISSA, représentant de cette société privé a Niéna. Il nous explique qu’il ne vend pas de panneaux, ni de batterie, ni de lampes, mais qu’il loue tout le matériel.

            Les tarifs fonctionnent selon trois services différents. Le premier appelé S1 se divise en deux pour donner S1a et S1b.  Il correspond à la pose de 2 points lumineux de 8 W chacun ou à une prise de 35 W. S2 se divise lui aussi en S2a et S2b et permet la pose de 3 points lumineux ou de 2 et d’une prise de 35 W. enfin, le troisième, S3, permet d’avoir 3 points lumineux et une prise de 70 w.

            L’installation coûte entre 21 240 et 42 480 F CFA. A cela, il faut ajouter une garantie, allant de 3 815 à 9 000 F CFA. Enfin, l’abonnement mensuel qui est de même valeur que la garantie.

                        Maïga a une centaine de clients et leur nombre augmente chaque année. Ses clients choisissent majoritairement le service S2b qui permet d’avoir de l’éclairage ainsi qu’une prise suffisante pour une télé. Ce qui séduit sa clientèle, c’est la maintenance. En effet, si un particulier achetait un panneaux, cela lui coûterait cher dès le début et il devrait mettre encore beaucoup d’argent dans son entretient.

            Nous avons été surpris des tarifs, mais Maïga nous a expliqué que si les gens voulaient passer par un groupe électrogène, cela leur coûterait trois fois plus cher à cause du prix du litre d’essence.

Dernière modification : 14 janvier 2014