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Le pouvoir dans le village    

Le chef du village  

Cela fait huit ans que Mr Adama Diallo est le chef du village, on lui a attribué cette responsabilité en 1997. Il s’occupe principalement de gérer les conflits entre familles, voisins et communautés au sein du village. Dans ce cas, il réunit ses conseillers pour trouver une solution. S’ils  n’en trouvent pas, il s’en réfère à la mairie qui, si à son tour n’arrive pas a résoudre le problème, s’en remet à la gendarmerie. Si l’affaire relève de la justice, elle se charge de transférer les personnes en question à la prison de Sikasso. Mais une telle situation est très rare. De manière générale la population parvient à régler ses problèmes dans la discussion et le raisonnement. En ce sens les anciens représentent la sagesse, le savoir. Ils sont là pour maintenir un équilibre grâce à leurs expériences et leur capacité de réflexion.

Tous les lundis a lieu « le vestibule », une réunion entre le chef du village et ses conseillers visant à faire un point hebdomadaire sur les affaires de Niéna . Tous les conseillers sont égaux, deux Imams participent aussi aux concertations. On fait parfois appel à eux pour savoir s’il n’existe pas une solution religieuse qui mettrait fin à un conflit.  Le chef du village se réunit par ailleurs régulièrement avec le maire et le sous-préfet, dans une bonne entente et chaque année avec ses confrères du Ganadougou.

Dans tous les cas son influence est incontestable. Malgré son devoir de réserve en politique, il a un droit de regard sur celle-ci pour éviter au maximum les éventuels conflits. Sa place centrale au sein du village fait de lui un interlocuteur privilégié pour aborder les sujets importants du village, à savoir l’assainissement, l’exode rural, le développement économique, le système de santé et la scolarisation que nous avons traité dans les différentes parties de ce rapport. Ses commentaires ont alimenté notre réflexion. Il regorge de projets pour le développement de son village, ce qui permettrait à Niéna de participer activement à l’évolution du pays. Il lui semble important que la région s’industrialise pour que les villageois puissent travailler dans un secteur économique porteur. Cela freinerait l’exode rural et permettrait à la ville de répondre aux besoins sanitaires et sociaux indispensables. Il se rend bien compte que Niéna doit trouver son autonomie et ne plus dépendre de Sikasso, notamment en matière de santé. A l’avenir Niéna devrait être doté d’un centre de santé moderne, géré par un médecin qualifié et muni d’un bloc opératoire.

Par ses actions l’association est à ses yeux un collaborateur privilégié pour le développement du village, « Teriya est une lumière pour les Niénakas » s’est-il exclamé. Le chef du village a beaucoup apprécié notre visite, c’était apparemment la première fois que les jeunes de Teriya le rencontrait entre le jour des présentations et le jour du départ. Il a expliqué que cette entrevue était très importante pour lui et nous en a remerciée. Le chef du village nous a très bien accueilli, ce fut une rencontre particulière et enrichissante.

  

Le maire de Niéna

             Elu depuis 2003, à un siège d’écart avec l’ancien maire Seriba Diallo, Monsieur Abou Diallo occupe désormais cette fonction. Il a à ses côtés 23 conseillers, 13 d’entre eux appartenant à son parti. Nous avons pu obtenir un entretien avec lui pour aborder différents sujets. Parmi ceux-là figure l’assainissement et l’organisation du marché dont le compte rendu figure dans ce rapport. 

Il a passé en revue les divers problèmes que subit la cité, comme le chômage. Le manque d’emplois poussant les habitants à partir vers Sikasso ou Bamako pour trouver un travail. Il souhaiterait par ailleurs que l’état construise un lycée dans la ville, ce qui permettrait aux jeunes de rester au sein de leur famille durant leurs études et de s’établir après à Niéna.

Nous avons aussi évoqué le phénomène de l’immigration ivoirienne, celle-ci étant en recrudescence depuis les conflits en Côte d’Ivoire. Ils sont environ 940 à être venu demander une aide à la mairie pour avoir un logement, de l’argent pour vivre. Le maire les aide à titre individuel, pour ce qui est de l’alimentaire l’Etat malien a décidé de leur porter assistance en leur offrant des vivres. Les directeurs d’écoles ont reçu comme directive d’accueillir les enfants dans les classes. Dans l’ensemble, ils rencontrent peu de problèmes d’intégration car beaucoup d’entre eux sont originaires de la région de Niéna, ils pensent d’ailleurs rester vivre ici.

Cet entretien fut cordial et a répondu à bon nombre de nos interrogations.

 

Le maire se tient au centre.
Photo devant l'ancienne mairie,
la nouvelle est en construction.

 

Le sous préfet

 La fonction du sous préfet à été modifiée avec l’avènement de la décentralisation en 1999. Alors qu’auparavant il représentait l’ Etat, sa mission consiste aujourd’hui avant tout à appuyer, conseiller et assister la commune. Il travaille en étroite collaboration avec le maire et le chef du village pour assurer une cohésion au sein de Niéna, que ce soit dans les différents corps de métier, les religions, les partis politiques ou encore les litiges de terre.

Monsieur le sous-préfet nous a fait part du problème de mésentente politique à Niéna qui empêche le bon développement de la ville. « Niéna est fracturé entre les partisans de l’ancien maire et ceux qui soutiennent le nouveau. Il faut trouver une stabilité, ici c’est très difficile de trouver un terrain d’entente. Le conseil à 23 membres : onze d’un côté,  douze de l’autre et je suis là pour tamponner entre les deux partis ». Il gère le quotidien car il ne peut pas prévenir les problèmes, mais seulement tenter de les résoudre. Il se définit comme un partenaire au développement du village, une tutelle en matière d’ état civil et de budget.

Mr Oumar Maïga effectue sa deuxième mandature, il a été nommé par un arrêté ministériel à Niéna en Octobre 2003. Il semble particulièrement intéressé par le projet de développement social et économique de la commune ( PDSEC ) qui regroupe les acteurs principaux de Niena ( les ONG, les techniciens, le chef du village, le maire), pour mener à bien des entreprises aussi diverses que la construction d’un barrage, l’amélioration du CSCOM ou la construction d’une classe. De son point de vue l’administration a un rôle de médiateur et il espère pouvoir avoir les moyens nécessaires pour réaliser un bon travail. Lorsque nous lui avons demandé comment il envisageait sa future collaboration avec Teriya, il nous a expliqué qu’il aimerait la rendre plus vivante en donnant de la réciprocité au voyage, afin de permettre un véritable échange culturel. Il également évoqué le manque de matériel, il aurait besoin d’acquérir un ordinateur pour pouvoir correctement rédiger les rapports annuels qu’il doit envoyer à l’ État.

 La vie familiale

 1- Mariage et organisation de la famille.

             En Afrique la notion de famille est complètement différente de la nôtre. Alors qu'en Europe chaque individu a une appellation propre à son statut familial ( cousin, belle- sœur, neveu...), le système africain apparaît beaucoup plus simple: il fonctionne par génération, de manière horizontale. A ce propos, Nelson Mandela explique: « Dans la culture africaine, les fils et les filles des tantes ou des oncles sont considérés comme des frères et des sœurs et non comme des cousins. Nous n'établissons pas les mêmes distinctions que les Blancs à l'intérieur de la famille. Nous n'avons pas de demi- frères ni de demi- sœurs. La sœur de ma mère est ma mère; le fils de mon oncle est mon frère; l'enfant de mon frère est mon fils ou ma fille. »[1]. Lors de nos entretiens avec un jeune, nous lui avons demandé s'il ressentait le même amour filial pour son père que pour son oncle, et effectivement il nous a répondu qu'il ne voyait pas de différence entre eux. Les familles africaines sont groupées dans une même habitation (appelées concession) comprenant plusieurs cases qui abritent tous les membres de la famille étendue. Elle est dirigée par un chef de famille, l'homme généalogiquement le plus près des ancêtres, auprès desquels il joue le rôle d'intermédiaire. C'est donc souvent l'aîné. Il maintient l'ordre de la famille, juge les querelles, prend des sanctions et organise les mariages. Enfin, il administre le patrimoine collectif dont il est le gérant: terres, bétail, biens, etc. Moussa par exemple, nous expliquait qu'en tant que chef de famille, il lui revenait de payer la scolarisation de ses « fils », autrement dit pour nous ses enfants et ses neveux. De même, aucun membre de la concession ne peut disposer de l'argent sans consulter par avance ce qu'ils appellent « le conseil de famille ». On nous a parlé plusieurs fois de situations délicates, où une personne ne pouvait pas se faire soigner, parce que sa famille n'avait pas donné son accord. Cette gestion est complexe, puisqu'elle prend à la fois appui sur la collectivité mais repose aussi sur les épaules d'une seule personne.

            Une explication de cette complexité serait la pratique de la polygamie. Par tradition, les africains peuvent prendre plusieurs femmes. Avant l'arrivée de l'Islam, les hommes n'avaient pas de contraintes quant au nombre de femmes qu'ils épousaient. Elles vivaient toutes sous sa tutelle, et résidaient dans ce qu'on appelait une chefferie. Aujourd'hui, la majorité des maliens sont musulmans, et suivent la parole du prophète qui réduit à quatre le nombre de femmes que le croyant peut légalement épouser. Car pour eux il ne suffit pas de se marier, encore faut- il pouvoir entretenir ses femmes sur un pied d'égalité: c'est là une question non seulement d'équité, mais d'équilibre social. A chaque fois que nous nous interrogions sur les raisons de la polygamie, les hommes nous répondaient que c'était un bon moyen de réguler la société. Les femmes sont en plus grand nombre que les hommes, et comme elles ne peuvent pas travailler pour gagner de l'argent, elles doivent se marier pour subvenir dignement à leurs besoins. Malheureusement, dans la réalité ce soucis d'équité n'est pas respecté, ce qui provoque de nombreux conflits et des jalousies au sein des foyers. Selon les propos de Baba Diallo, la polygamie est un moyen pour l'homme de faire régner un climat d'angoisse et de soumission encore plus grand sur les femmes: elles doivent satisfaire leurs maris, sans quoi celui- ci risque de prendre une nouvelle femme ou de la délaisser en tant que partenaire sexuel.  Toutefois, cette pratique n’a pas que des aspects négatifs, puisqu’elle permet également aux femmes de ne pas connaître la solitude et de vivre dans une cohésion féminine leur donnant un certain pouvoir au sein de la famille. Lors de notre séjour nous avons presque toujours vu les femmes travailler et vivre en groupe.

            Au Mali, bien que les mœurs commencent lentement à évoluer, le mariage répond  à des obligations morales et sociales codifiées. La plupart du temps ce sont les parents qui décident du premier mariage de leur enfant et ce parfois dès leur plus jeune âge. Le directeur de l’école publique, Monsieur Coulouteré Ousmane Konaté, nous a affirmé que plusieurs jeunes filles du collège étaient fiancées dès leur entrée en second cycle ; elles n’ont alors pas plus d’une dizaine d’années. Après leur premier mariage les hommes sont alors en droit de choisir leurs autres femmes mais ils doivent toujours obtenir l’accord de leur famille. Certains d’entre nous ont eu la chance de pouvoir assister à un mariage à Bamako grâce à Poupé. Cette dernière nous a expliqué que pour un couple riche la fête dure une semaine. Après s’être officiellement unis, les femmes amènent la mariée chez son époux, où ils restent durant sept jours dans une même pièce, où ils reçoivent de nombreux visiteurs. Nous avons participé à la fête des femmes précédant l’arrivée de la mariée chez sa belle-famille. Celle-ci se déroule dans la rue et est animée par une chanteuse qui reçoit de l’argent des convives tout au long de la journée. Tout le monde danse, c’est la fête ! Mais cela reste très codifié : les femmes se lèvent à des moments précis et suivent un protocole qui nous échappe,  comme bien d’autres choses d’ailleurs.

            Lors de l’union officielle les mariés signent la polygamie ou la monogamie devant l’Imam. Une grande majorité des couples choisissent la polygamie, la monogamie étant encore critiquée.  Nous avons demandé aux hommes pourquoi ils avaient fait le choix de pouvoir prendre plusieurs femmes. Ils nous ont répondu que la religion et la tradition le leur imposaient, qu’il était important de s’assurer qu’il y ait toujours une femme au foyer si l’une d’entre elles venait à mourir. En ce sens la polygamie ne signifie pas forcément avoir plusieurs femmes mais en donne juste la possibilité. Beaucoup des hommes que nous avons côtoyé n’avaient qu’une seule épouse, et cela pour différentes raisons, qu’elles soient financières ou personnelles. De plus, pour eux, signer la monogamie serait une démarche hypocrite puisque l’homme est naturellement tenté par les autres femmes ( mais elles, doivent bien sûr rester fidèles…). Ils pensent que les fréquents divorces et adultères en Occident sont dus à notre attachement à des normes qui vont contre la nature humaine. Nous avons également été frappés par l’importance des relations extraconjugales existantes à Niéna. Celles- ci sont acceptées socialement pour le mari mais ne doivent pas pour autant être ébruitées. Ces rapports sexuels multiples posent un problème sanitaire grave. Le docteur Traoré nous a affirmé que 80% des nienakaises étaient atteintes d’infections vaginales ou de M.S.T. et que dans ce cas là, il fallait traiter le mari, sa maîtresse et toutes ses épouses.

            Le mari prédomine dans la cellule familiale. A l’instar de ce qui est écrit dans « Le règlement du mari » ci-joint, il décide de la conduite de sa femme, et est le chef de famille au sens plein du terme. Nous avons trouvé ce document sur le bureau du sous-préfet qui nous l’a gracieusement donné afin que nous nous renseignions sur la question. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, tout ce qui y est inscrit est sérieux, et ne paraît pas aberrant aux villageois. Il n’est donc pas surprenant de constater que les enfants appartiennent à l’homme, et dans le cas d’une naissance extraconjugale, il choisira de le garder sous sa tutelle ou de le renier. S’il décide de le reconnaître sans se marier avec la mère, ce sont ses épouses légitimes qui l’éduquent comme leur propre enfant. Cette règle est aussi appliquée dans le cas des divorces : la femme n’a aucun droit de garde. En effet, si c’est elle qui demande la séparation, elle doit quitter sa maison, ses enfants et ses biens. Voilà les raisons pour lesquelles peu de femmes de Niena se risquent à demander le divorce.

            Il nous semble que le mariage est un passage obligé pour l’acceptation sociale. De toutes les personnes mûres que nous avons rencontré, seule une était célibataire, et elle vivait à Bamako. Les coutumes tendent cependant à changer, car beaucoup de jeunes, encore étudiants, restent célibataires plus longtemps tout en ayant la volonté de se marier par la suite. Ils vivent alors le plus souvent dans la concession familiale, participent aux activités collectives (cf. les questionnaires), sans connaître la solitude.     

2- La répartition des tâches et l’éducation des enfants.

 La journée d’une femme (Téné, notre voisine).

 « A 6h du matin, je fais la lessive et lave les ustensiles. Ensuite, je balaye, enfin je me lave et je lave les enfants. A 7 heure, je déjeune (de la bouillie ou les restes du soir). A 8 heure, je pile le mil ou le maïs pendant au moins une heure et je fais la cuisine. Ensuite je vais travailler au champs et je vais apporter à manger aux hommes aux champs. Puis je déjeune. Je cuisine pour le diner et à 20h je vais me coucher après la prière. »

            Comme nous l’avons déjà dit, le schéma familial africain apparaît rigide par sa structure très réglementée. Il répond à un mode de vie ancestral où « les hommes suivent le chemin tracé pour eux par leur père ; [où] les femmes mènent la même vie que leur mère avant elles »[2]. La répartition des tâches au sein de la famille se fait en fonction du sexe des personnes. L’homme travaille à l’extérieur, conserve le métier de ses aïeux (le fils d’un forgeron devient forgeron), mais a généralement plusieurs secteurs d’activité pour subvenir aux besoins de son foyer. Il n’est pas rare en effet qu’il soit à la fois menuisier, agriculteur, conseiller municipal, etc. Il devient alors « le trésorier » de la famille. La femme, elle, représente le cœur du foyer. Elle passe ses journées à piler le mil, cuisiner, remplir les différentes tâches ménagères et à s’occuper des enfants. Elle est aussi très active sur le marché, en vendant les récoltes du champ. Les deux univers n’interfèrent pas mais sont complémentaires. Un homme n’assistera jamais à un accouchement car c’est une affaire de femmes. De manière générale, la vie des nienakas s’organisent autour du cycle solaire : levés vers 5 heures, ils se couchent souvent tôt. L’absence d’électricité y est pour beaucoup. Les familles possèdent leur propre champ, et tous les membres, y compris les enfants y travaillent régulièrement. Ils sont également tous acteurs au marché le dimanche.

            L’éducation des enfants diverge fortement de la nôtre car les africains ont une conception fataliste de la vie. Face à la dureté de leur existence, ils se sentent obligés de procréer en nombre pour assurer leur descendance et une main d’œuvre suffisante. La mortalité infantile étant importante, on attribut un prénom au bébé qu’une semaine après la naissance. Cette tradition reflète déjà un rapport particulier à l’enfant et à la vie. Les mères gardent toujours leurs bébés sur le dos, ont avec eux un contact tactile omniprésent, mais ne laissent presque jamais entrevoir de signes de tendresse selon nos critères occidentaux. Peut-on y voir un mécanisme de défense ? Par la suite les enfants sont vite mis face à des obligations. Ils s’occupent les uns des autres, participent aux travaux de la famille, et apprennent à s’assumer. Nous les avons toujours vu en bande dans la rue, sans la surveillance d’un adulte. Ils évoluent dans un univers qui nous a semblé assez violent : la loi du plus fort prédomine même s’ils sont solidaires. La rudesse de leur comportement a sûrement un lien avec leur éducation stricte, où la chicote est de rigueur à la maison comme à l’école. Notre expérience appuie cette hypothèse : les enfants se donnaient très facilement des coups pour régler leurs conflits à la concession.

            L’éducation des enfants consiste surtout à savoir se débrouiller dans la vie, à travailler dur pour survivre. Elle tend à changer grâce à la démocratisation de la scolarisation, mais elle répond toujours aux fondements de la tradition. Leur conduite est dictée par la coutume, et ils suivent des règles établies d’avance. De là vient sûrement la plus grande différence éducative entre leur monde et le nôtre : alors que les enfants blancs apprennent à s’ouvrir au monde par le jeu et le questionnement, les enfants noirs apprennent à répondre aux nécessités quotidiennes. Cette affirmation de Nelson Mandela nous semble parlante : « Les premières fois où je suis allé chez les Blancs, j’ai été stupéfait par le nombre et la nature des questions que les enfants posaient à leurs parents – et par l’empressement des parents à leur répondre. Chez moi, les questions étaient considérées comme quelque chose d’ennuyeux ; les adultes donnaient simplement l’information qu’ils pensaient nécessaires ». Une telle éducation explique peut- être l’importance des tabous dans la société et leur attachement à suivre silencieusement une ligne de conduite préétablie.        

Lire les questionnaires des enfants

3- L’excision.

              Il s’agit d’un thème délicat que nous voulons aborder tout en sachant qu’il est difficile pour nous de le comprendre. Nous avons pu en parler avec plusieurs jeunes hommes ( Cf. questionnaire), le personnel de la santé ( les matrones, les élèves infirmières, le docteur Traoré et Baba Diallo) et nos voisines. L’excision provient d’une tradition ancestrale qui a ensuite plus ou moins été légitimée par la religion musulmane. Le Coran est ambigu à son sujet puisque le prophète conseille l’exciseuse Um Atiya : « N’opère pas de façon radicale […] c’est préférable pour la femme. »

Il existe en effet quatre types d’opérations : 
-        
L’ablation douce, la version féminine de la circoncision ou l’ablation du prépuce clitoridien.
-         La Sunna modifiée ou l’ablation du clitoris.
-         La clitoridectomie totale ou l’ablation du clitoris et des petites lèvres.
-         L’infibulation, c’est-à-dire l’ablation du clitoris, des petites lèvres et suture des grandes lèvres pour que seul l’urine et les règles puissent s’écouler.

Selon le personnel soignant presque la totalité des niénakaises sont excisées. L’ablation totale du clitoris reste la pratique la plus communément usée. Si auparavant il s’agissait de la marque du passage de l’enfance à l’état adulte, aujourd’hui elle s’effectue de plus en plus jeune, dès l’âge d’un mois, afin d’éviter les éventuels traumatismes.

            Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, l’excision est une affaire de femmes. Ce sont les mères, les grands-mères ou les belles-mères qui décident d’amener l’enfant chez l’exciseuse. Celle-ci appartient à la caste des forgerons et utilise pour l’opération des ustensiles tels couteaux, ciseaux, lames de rasoir et même bouts de verre !  En général plusieurs petites filles sont excisées durant la même cérémonie. Elles restent chez les exciseuses durant sept jours attendant que la plaie commencent à cicatriser. A leur retour les familles peuvent organiser ou non une fête en son honneur. Il arrive que des pères ne soient pas mis au courant de l’excision de leur fille, ce qui les exclu d’une partie de la gestion des affaires familiales.

             Alors que la circoncision se pratique au centre de santé, l’excision se fait encore dans des conditions d’hygiène déplorables. Il est rare que les instruments utilisés soient nettoyés entre chaque opération, ce qui augmente le risque d’infection et de transmission de maladies. De même les matrones nous ont toutes dit que la mutilation du clitoris entraînait une rigidité pelvienne dangereuse lors de l’accouchement. Les épisiotomies sont nombreuses. «  L’Organisation mondiale de la santé a publié de nombreux rapports sur les conséquences physiques et psychologiques de telles mutilations : septicémies, infections génitales, rétention d’urine, hémorragies, kystes dermoïdes, infections pelviennes pouvant aller jusqu’à la mort, sans compter une frigidité bien naturelle après de tels agissements : 85% des femmes excisées et infubilées sont totalement frigides et 10% sont stériles. »[3] Les niénakas pensent néanmoins que cette pratique doit perdurer : pour eux c’est plus hygiénique, la femme plus pure peut ainsi mieux prier, échapper à la sorcellerie et surtout être fidèle à son époux. Les jeunes nous ont tous affirmé qu’une femme excisée est plus convenable et moins tentée par les désirs charnels :  «  Ses sentiments amoureux sont diminués » disent-ils.

Ce sujet est doublement tabou car il est rattaché à la fois au corps et au sexe, deux thèmes dont on ne parle jamais. Il démontre une relation au corps qui nous apparaît violente et représentative de leur appréhension de la vie. Les conséquences de cette pratique sont passées sous silence ou tout simplement pas mises en relation avec l’excision : «  En Afrique, personne ne lie ces maux à l’excision. D’ailleurs les femmes ne peuvent faire de rapprochement, car elles ne parlent jamais de cela entre elles. Lorsqu’une mère ou un bébé meurt pendant l’accouchement, on dit que c’est Dieu qui l’a voulu, que les femmes sont nées pour souffrir. » (Khadidia Diawaru)

Cette absence de remise en question démontre bien l’ancrage de cette pratique dans les mœurs. Tout d’abord choqués par les paroles de Fla Adama qui nous disait qu’on ne pouvait lutter contre, nous pensons désormais que le changement sera long et fastidieux.

Lire les questionnaires sur l'excision

  4- Un système social en évolution ?
 
            Les conditions de vie à Niena changent notablement : l’accès à la scolarisation donne aux enfants une ouverture plus grande sur les connaissances du monde, tout comme la récente installation du téléphone, et l’ouverture cet été d’une salle informatique connectée à Internet. La plupart des familles possèdent un poste de télévision et trafiquent même des lecteurs de disques lasers pour y lire des D.V.D. Ils y découvrent d’autres structures sociales, ce qui éveille leur curiosité. Les collégiens qui souhaitent continuer leurs études sont obligés d’intégrer un lycée en ville, le plus souvent à Sikasso. Ils goûtent alors à la vie citadine, plus moderne et moins axée sur la tradition. Cette confrontation crée des envies nouvelles, et les habitudes des jeunes commencent à changer. Ils ne sont plus obligés de travailler dans le même secteur que leur père, souhaitent parfois s’installer en ville, où les possibilités d’évolution économiques et sociales sont plus grandes. Baba Diallo est l’exemple même de ce mouvement vers un changement. Parti six ans en Russie et en Europe, il est revenu en Afrique avec d’autres modèles de vie en tête. C’est pour cette raison qu’il a privilégié un mariage d’amour monogame à une union de convenance. Sa décision a été vivement critiquée et mal accepté par son entourage. Il a cependant réussi à ménager sa famille, en attendant son accord avant d’officialiser sa relation. Ses habitudes de vie peu communes font de lui une curiosité au village. Il fonde son couple sur l’équité et la répartition des biens, ce qui donne à sa femme un statut hors norme. Sa réputation en pâtit, il n’est plus considéré comme un africain de souche mais comme un « semi toubab ». D’un autre côté son épouse est jalousée par les autres femmes. Ne doit-on pas y voir un désir de changement inconscient ?

            Notre amitié avec les infirmières stagiaires du CESCOM nous a permis d’entrevoir la complexité du rapport entre les nécessités nouvelles et les             traditions. Beaucoup plus émancipées que les autres femmes, elles font des études loin de leur famille et jouissent d’une certaine liberté. Ce n’est pas pour autant qu’elles remettent en question les coutumes : Adja nous expliquait qu’elle exciserait sa fille tout comme elle l’a été à la différence près qu’elle l’opèrera elle-même afin d’éviter les risques d’infection, Sita va bientôt s’unir à un homme qu’elle n’a pas choisi, etc.

En ce sens, nous pensons que la plupart des Maliens aspirent à une ascension sociale, sans pour autant interroger la légitimité des codes sociaux. La question maintenant est de savoir si cette amélioration économique aura à la longue des répercussions notables sur leurs mœurs et d’en évaluer les modalités.  

La religion et les traditions.  

Les Imams de Niena.  

 

Nous avons rencontré Kasim Samaké, le plus important Imam de Niena. Il nous a accueilli chez lui, et a bien voulu répondre à toutes nos questions. Kasim Samaké ne parlant que très peu le français mais le comprenant assez bien, nous avons eu besoin d’un interprète pour faciliter la discussion. C’est Moussa Diallo qui nous servi de traducteur.

A Niena, environ 90 % des habitants sont des musulmans et cohabitent avec les chrétiens et la population en général sans aucun problème. Seulement en ce qui concerne les chrétiens ils ne se fréquentent pas beaucoup et s’évitent un peu, car ils n’ont pas les mêmes habitudes. Les chrétiens font le carême, mangent du porc, peuvent éventuellement boire de l’alcool etc…. Ils ont envisagé de faire une réunion en  commun, afin de débattre de certains sujets de la vie quotidienne des habitants. Mais ils n'en ont encore jamais eu l'occasion.

L’imam entretient  de bonnes relations avec le Maire et le chef du village. Il a une influence certaine sur la population. Sur beaucoup de sujets les villageois adhèrent à ses idées. Régulièrement il fait des interventions à la radio. Cependant il arrive aussi qu’il soit peu écouté (cela dépend du sujet abordé).

D’après lui, les Nienakas sont de bons musulmans, « ils font selon leur capacité » . Niéna comprend  neuf mosquées et neuf imams. Il y a cinq appels à la prière par jour, "Pour être en contact direct avec Allah ". Le premier à cinq heure du matin, le second à treize heure, et les trois derniers à seize heure, dix neuf et vingt heure. Selon l’heure la prière est différente.

Il y a une très bonne entente entre les différents Imams de Niena, il existe d’ailleurs une association, Imama, regroupant ces derniers.

A Niena il n'y a pas d’imams venant de l’étranger, mais au Mali beaucoup d’imams sont originaires de Guinée et d’Algérie. Ils sont généralement très bien accueillis, cela dépend du niveau d’éducation coranique, ainsi que des relations entretenues avec la population locale.

Pour devenir imam, il faut d’abord une bonne instruction coranique ainsi que de bonnes connaissances sur le monde, il est aussi nécessaire d’avoir un comportement adéquat, c’est à dire être accueillant, tolérant, généreux, et enfin demander l’autorisation au chef du village. L’Imam Kebir, le chef des Imams, est élu par l’ensemble des imams locaux sans distinction d’âge.

 Nous nous sommes également entretenu sur l'école Medersa. Kasim Samaké, que nous avions déjà rencontré dans le vestibule chez le chef du village, nous avait fait comprendre qu’il souhaiterait que les « bougivalais » soient renseignés sur la réalité de ces écoles afin qu’une collaboration puisse être mise en place.

Il nous a précisé la différence entre cette école et l'école coranique. Cette dernière n'est pas payante, oblige les enfants à mendier, ne contient que des garçons et est basée uniquement sur la lecture et l’apprentissage, par cœur, du Coran ne tenant pas compte des évolutions du monde.

En revanche, les écoles Medersa sont payantes, mixtes et suivent le programme du CAP, établit par l’état. En ce qui concerne la religion, les élèves étudient l’histoire coranique ainsi que l’histoire chrétienne. L’école cherche à évoluer avec l’avancée du monde et rencontre régulièrement les responsables du CAP, afin de rester dans les programmes établis. Les élèves étudient en Arabe et en Français. Les matières étudiées sont : le Français, l'Histoire Géographie, l'Anglais, la Théologie, les mathématiques etc….

A Niena il existe quatre écoles Medersa. La plus ancienne à été créée il y a cinquante ans. L’école Medersa, dont s’occupe Kasim Samaké, comprend 140 élèves et dispose de 4 enseignants. Au fur et à mesure des années sa fréquentation augmente. Les enfants commencent à partir de quatre ans et vont de la première à la huitième année.

 

   

Les Protestants de Niéna

            Au cours de ce voyage, nous avions la volonté de rencontrer les instances représentatives des différentes religions présentes à Niéna. Pour cela nous avons souhaité faire la connaissance du pasteur de l’église protestante du village, mais celui-ci était parti en voyage pour plus d’un mois. Nous nous sommes donc rendus chez Ibrahim Diallo, un chrétien protestant converti depuis 1993, animateur de la radio Wateni.  

 Aujourd’hui on recense cinquante-neuf chrétiens protestants à Niéna, dix dans le petit village de brousse d’Albenio et quelques-uns à Titchana. Ils vivent en une « communauté » de croyants dans laquelle ils peuvent pratiquer leur religion en communion. Ils célèbrent toutes les fêtes chrétiennes et basent leurs cultes sur la Bible, un ouvrage que l'on trouve facilement à Sikasso en plusieurs langues: Français, Arabe, Sérufo et Bambara.

             Il nous a expliqué que cela fait vingt-cinq ans que les chrétiens protestants ont commencé à prier dans la zone de Ganadougou « pour qu’il y ait une église ». Au tout début de leur installation, ils priaient  tous les dimanches sous un hangar de la C.M.D.T. et chaque vendredi ils renouvelaient leur prière collective dans la nuit « pour recevoir une église en cadeau de Dieu ». Un missionnaire américain s'est intéressé au Ganadougou, et est venu s'y installer avec sa famille et un pasteur africain, il y réside toujours aujourd’hui. Cet homme a adressé une lettre à la communauté protestante des Etats-Unis qui leur a envoyé de l’argent afin de financer la construction de la première église protestante de la région. Les Niénakas ont tenu à participer à la construction de l’église, ils ont ramassé les pierres, fait don d’eau et de sable. Les ouvriers principaux étaient maliens et le superviseur des travaux américain. L’entretien de l’église est maintenu grâce aux dons des chrétiens.

Les protestants de la région se sont en général convertis, parfois en familles entières. Ils naissent souvent de confession musulmane. Ce changement de religion peut poser des problèmes au niveau de la structure de la famille. En effet, les protestants sont monogames et les musulmans polygames. De ce fait, des compromis se sont instaurés pour permettre plus facilement le passage d'une religion à une autre. Dans le cas par exemple où un homme vient se convertir et qu’il possède déjà deux femmes, il gardera les deux, en dépit du souci des protestants de respecter la monogamie. Il ne pourra par contre pas prendre une troisième épouse. La femme peut également décider de changer de religion avant son propre mari, mais par la suite c’est l’homme qui la guidera et lui enseignera ce qu’est le christianisme.

Nous avons ensuite souhaité connaître qu’elles étaient les conditions de vie des chrétiens dans un milieu rural en majorité musulmane. Ibrahim Diallo nous expliqua alors qu’au début beaucoup de personnes étaient venues pour se convertir, pensant qu’elles recevraient une somme d’argent et comme ce n’était pas le cas, beaucoup sont reparties déçues. Ils ont ainsi pu faire le tri entre les vrais chrétiens et les faux. Par ailleurs l’intégration des chrétiens n’est pas toujours facile, certains jeunes qui souhaitent se convertir sont obligés de se cacher car ils ont peur de la réaction de leur famille. Leur différent mode de vie peut les écarter de la vie sociale traditionnelle: il ne leur est plus possible d'inviter leur famille à manger puisque la nourriture chrétienne n’est pas « Hallal ». Nous souhaitions savoir si les unions entre chrétiens et musulmans étaient possibles dans la région et visiblement cela a été accepté au fur et à mesure de leur intégration au sein de la communauté. Un chrétien peut se marier avec une musulmane, cela rentre de plus en plus dans les moeurs de chacun.

On ne peut pas dire que les protestants soit rejetés par la communauté musulmane, ils sont tolérés, cohabitent avec sans trop de difficultés mais ils restent tout de même en marge de la société dans la mesure où ils ne participent plus aux réunions familiales et villageoises qui soudent une communauté. De même, si tous les habitants étaient enterrés dans le même cimetière quel que soit leur religion, d'ici peu un deuxième lieu d'inhumation sera ouvert pour les séparer.

Après cet entretien riche en informations nous avons visité l’église et nous avons pu constater son très bon état, sa propreté et les quelques instruments : djembés, bolis, guitare, que nous n’avons pas l’habitude d’apercevoir dans les nôtres. Nous avions souhaité participer à leur messe du dimanche afin de découvrir une ambiance musicale toute particulière mais cela n’a pas était possible en raison de notre emploi du temps chargé.

  

Le féticheur

              Au cours de ce voyage nous désirions rencontrer des marabouts et féticheurs afin d'accéder à un milieu mystérieux qui nous intriguait beaucoup. Moussa nous a expliqué qu'il n'y avait plus de féticheurs renommés à Niena depuis quelques années, et qu'il préférait nous faire rencontrer quelqu'un de sûr. Deux d'entre nous, Céline et Muriana, ont  eu la chance de pouvoir aller chez un féticheur de grande renommée de passage à Niena accompagnée de Moussa. Nous sommes rentrées dans sa case où étaient assis sur une natte trois hommes âgés silencieux. Moussa nous a présenté, a expliqué que nous voulions connaître notre avenir et a demandé si cela était possible. Le féticheur a alors commencé à jeter des coquillages blancs par terre, puis les a examiné. Il a ensuite dessiné des lignes et des barres qui nous semblaient incohérentes sur un cahier. Elles sont censées représenter les ondes que nous dégagions, et lui révéler ainsi après un calcul spécifique des informations sur notre vécu et notre avenir. Il nous a expliqué qu'une telle entreprise nécessitait plus de temps, et nous a invité à revenir pour nous connaître mieux et approfondir certains détails. Il nous a toutefois demandé si on nous avait déjà sollicité pour un sacrifice de mouton en France, pour nous aider à écarter le mal qui nous guette. Face à notre réponse négative, il nous a dit qu'il serait sûrement nécessaire de recourir à un sacrifice d'ici peu.

            Il a tenu à nous montrer ses papiers et ses cartes prouvant sa renommée.  Au Mali, il existe des cartes officielles de féticheur et de tradithérapeute pour prouver qu'il s'agit de professions agréées par l'état. Elles sont attribuées grâce au renom et au succès des personnes concernées. Notre féticheur, par exemple, a reçu une autorisation spéciale des autorités pour oeuvrer dans un village en quarantaine depuis la présence d'une maladie inconnue mortelle. Il a également été appelé à Niena il y a plusieurs années pour retrouver un escroc qui avait détourné beaucoup d'argent. C'est grâce à son pilon magique qui le guide à travers le village que le voleur a ainsi été retrouvé. Ce pilon, très lourd, a la particularité de ne pouvoir être soulevé que par le féticheur.

            Nous sommes revenus le lendemain soir, il faisait déjà noir. Il a souligné notre retard mais nous a quand même reçu. L'ambiance était impressionnante de par l'obscurité et les bruits nocturnes. Nous nous étions soudain prises au jeu et nous espérions entrevoir quelque chose de notre avenir. Mais nous avons été un petit peu déçues car il nous a juste prédit quelque chose d'impersonnel: que l'on connaîtrait un jour un grand malheur et qu'il fallait pour le détourner sacrifier 7 Kolas, 17 galettes de Mil, et un poulet chacune. Les sacrifices consistent à offrir des aliments aux personnes vieilles et démunies.

Nous n'avons pas voulu  tuer de poulets... laissons place au mystère de la destinée!
 

Le tournoi de foot  

 Chaque année, au mois d’août est organisé à Niena un tournoi de foot, regroupant une vingtaine d’équipes. Les équipes sont constitués soit de gens du même quartier,  du même corps de métier ou bien tout simplement de groupe d’amis. Le tournoi se déroule sur le petit terrain de l’école publique et dure plusieurs semaines, deux matchs par jour sont organisés l’après midi à partir de 16 H 30. Le football est le sport le plus pratiquer à Niéna, voir le seul.

L’engouement autour de se tournoi est impressionnant, chaque après midi il n’est pas rare de voir plusieurs centaines de spectateurs, hommes, femmes, enfants, se délecter du « spectacle » proposé. Commentant chaque action, prenant plaisir à rire lorsque un joueur s emmêle les pinceaux, et toujours près à bondir pour fêter le but victorieux. Certains joueurs jouent en sandales, d’autres en chaussures de foot, l’esprit y est bon enfant, et malgré un gros engagement physique, les joueurs restent très discipliné sur le terrain, il n’y a aucun débordement, « l’arbitre veille ».   


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[1]Nelson Mandela , (1994), Un long chemin vers la liberté, p.14.

[2] opus citae, p.18.

 

[3] Attilio Gaudio, Renée Pelletier, ( 1980), Femmes d’islam ou le sexe interdit , p.56

 

Dernière modification : 14 janvier 2014