
La journée du Samedi 20 août
Ce fut incontestablement notre plus longue journée. Dès 6
heures Moussa est venu nous chercher pour nous emmener au baptême de sa nièce
chez lui. Cet évènement a toujours lieu très tôt le matin et dure peu de
temps ce qui permet de se rendre aux champs immédiatement après. A notre arrivée
les hommes étaient tous déjà assis en cercle dans la cour, pendant que les
femmes préparent le petit déjeuner et apprêtent le bébé, en le rasant et
l’habillant. C’est alors que l’Imam commence la prière qui baptise le
nouveau-né, son prénom, Selimata, est choisi par le chef de famille, en
l’occurrence Moussa. Nous étions étonnés que l’enfant ne soit pas présent
à ce moment là, il n’est présenté qu’une fois la cérémonie et le petit déjeuner achevés. L ‘enfant est ensuite amené par
sa mère alors que les invités commencent à partir, ils sont tous deux en tenu
d’apparat. La tradition veut que chacun offre aux parents une piécette ou des
savons pour le bébé. Nous tenons à remercier Moussa de nous avoir convié à
cette cérémonie.
De retour à la concession nous nous sommes dépêchés de nous préparer
avant que les filles, séparées en
deux groupes, aillent faire les commissions accompagnées par Fatoumata,
Rokiatou et Oumar pour les unes et des amies de Moussa pour les autres. Nous
avons ainsi acheté de quoi faire des gâteaux maliens à la noix de coco pour
l’entrée et du riz au gras. Pendant ce temps Moussa s’est chargé
d’acheter la viande, le bois, le gasoil et de louer les chaises. Quant à
Alban et Guillaume, ils finissaient le travail de menuiserie avec Brahima, ce
qui a permis à Céline, Moussa et Fla Adama de monter les tables basses de la
concession.
Céline,
Muriana, Marie, Emilie et Fanny ont passé la matinée à préparer les
boulettes maliennes en compagnie des amies de Moussa. Plus d’une fois elles
nous ont rappelées à l’ordre car nous utilisions nos mains droites pour pétrir
la pâte, ce qui est une offense à leurs yeux. Nous avons aussi appris qu’il
est mal vue de sentir les aliments avant de les manger.
Après une courte pause déjeuner, les
filles se sont de nouveau mises à cuisiner, cette fois en compagnie de Rokiatou
et Fatoumata. Ils s’agissaient principalement d’éplucher, de couper les légumes
et de trier le riz. Nous avons laissé le soin aux maliennes
de cuire les aliments. Nous avons été aidées par Moussa dans cette tâche,
ce qui est inhabituel dans ce pays où la cuisine est le domaine des femmes.
Cette après-midi ensoleillée fut très agréable et reposante. Pour la première
fois nous avons pris soin de bien nous habiller avec les ensembles confectionnés
par Diakaria.
Nous n’avions plus qu’a attendre les
invités lorsque soudain le ciel s’est obscurci et qu’une pluie violente
s’est abattue sur le village, nous étions dépités pensant qu’il
fallait annuler la fête. Heureusement nous avions envisagé cette éventualité
et nous nous sommes rendus à la maison des artisans où la fête s’est
finalement bien déroulée. Nous conseillons vivement aux jeunes de l’année
prochaine d’y organiser directement la fête.
Après le repas, nos musiciens : Marie, Muriana, Guillaume et Alban
ont joué un morceau pour remercier les villageois de l’accueil qu’ils nous
ont fait tout au long de notre séjour. Les musiciens de Karangasso ont ensuite
pris la suite pour le reste de la soirée. Nous avions choisi de les faire venir
plutôt que d’utiliser une sono, par préférence et pensant que plus de
femmes viendraient. Elles ont d’ailleurs été nombreuses et ont mis
l’ambiance en dansant jusqu’à la fin.
Cette
soirée fut à l’image de notre séjour, chaleureuse et agréable.
